“Contre une fusion avec la Lorraine”, Adrien Zeller

FRANCE-SOIR. On parle d’une fusion de l’Alsace et de la Lorraine. Est-ce une bonne idée ?
ADRIEN ZELLER. Je suis contre une fusion mais je soutiens les coopérations entre régions. Le TGV ne serait pas né sans coopération entre la Champagne-Ardennes, l’Alsace et la Lorraine. Le rapport Balladur propose de mieux définir les prérogatives des régions. Contrôler la gestion des régions est une bonne chose mais la région ne doit pas être muselée. Elle doit conserver sa capacité à entreprendre. Grâce à son dynamisme, l’Alsace a ainsi mis en place la biodiversité, bien avant que le Grenelle de l’environnement n’apparaisse !

Selon Pierre Mauroy, membre du comité Balladur, la réforme des collectivités locales a des visées électoralistes. Qu’en pensez-vous ?
Il y a un risque de détourner cette rationalisation à des fins politiques. L’enjeu reste cependant d’arriver à une France plus décentralisée et à une meilleure gestion. Tout le monde doit faire le ménage, même l’Etat. On accuse les régions et les départements de créer des doublons de services. Pourtant, il y a davantage de doublons entre la région et l’Etat. On nous demande d’intervenir partout, même là où nous n’avons pas de compétences. Il y a une contradiction à dire que la région se mêle de tout et à nous faire intervenir dans le financement de la forêt, des transports ferroviaires ou, récemment, dans le cadre de la loi Pécresse sur les universités !

Vous estimez aussi que la région manque de moyens et dépend trop de l’Etat ?
Pour une région, un point d’impôt représente un million d’euros. Or on nous demande de financer le TGV à hauteur de cent ou deux cent millions d’euros ! Je pense qu’il existe quelques marges de financement qui nous permettrait d’être plus autonome ; par exemple, l’Etat pourrait nous accorder un centime d’euro de plus au titre de la TIPP.