mercredi 4 mars 2009

Emmanuel Kessler, journaliste, chroniqueur sur France Info

Faire des économies: c'est un des arguments pour passer de 22 régions à 15, une idée de la commission Balladur sur la réforme des territoires. Mais le gisement est faible: elles représentent à peine plus de 10% des 200 milliards d'euros de budget annuel de l'ensemble des collectivités locales. Quant à une fusion entre régions et départements - autre piste en débat -, elle ne ferait économiser, selon une récente étude, que 600 millions d'euros... soit 0,7% de leurs dépenses. Et surtout dans les bureaux.

Car sur le terrain, ces deux niveaux ont peu de compétences à exercer en commun, donc à rationaliser en supprimant des «doublons»: les départements s'occupent surtout de l'aide sociale, des routes et des collèges ; les régions de la formation professionnelle, des transports régionaux ou encore des lycées. Le problème, c'est qu'on a du mal à comprendre qui fait quoi entre les communes, les groupements de communes, les départements, les régions et l'Etat. Pour clarifier, une des solutions consiste à renforcer les régions. Cela ne dépend pas seulement de leur nombre et de leur taille, mais aussi de leurs compétences. Chez nos voisins, elles sont plus puissantes, avec des budgets cinq à six fois plus élevés. L'Etat leur a confié de plus lourdes responsabilités (santé, éducation...).

Mais cela implique une autonomie des pouvoirs locaux qui n'est pas dans la tradition française.