jeudi 19 mars 2009

Henri Nayrou secoue le rapport Balladur à l'Assemblée

Source : Ariège News

Ce mardi 17 mars 2009, lors de la séance des questions au gouvernement, le député de la seconde circonscription de l'Ariège Henri Nayrou est intervenu dans l'hémicycle au nom du groupe socialiste et a interpelé le premier ministre en ces termes cinglants mais justes:

«Monsieur le Président, Mes Chers Collègues,

Ma question s’adressait à Monsieur le 1er ministre mais, en son absence, je la pose au gouvernement et elle concerne la réforme des collectivités.

Des deux côtés du périphérique et de l’échiquier politique, les propositions de la commission Balladur ont provoqué réserves, critiques, et colères parce qu’elles dédaignent la diversité territoriale de notre Pays ainsi que l’esprit de la décentralisation trois ans seulement après son acte 2 et parce qu’elle témoigne du fossé grandissant entre les élites et la réalité du terrain.

Nul ne conteste la nécessité d’une réforme de fond mais vous avez préféré viser en premier les institutions alors que la 1ère cible aurait du être la clarification des compétences, une meilleure péréquation et une vraie solidarité territoriale et la deuxième, une fiscalité juste et stabilisée dont les annonces improvisées sur la taxe professionnelle constituent hélas le parfait contre-exemple.

Avec le Président de la République, c’est toujours pareil. Il caricature d’abord, il décide ensuite et il réfléchit après.

Ainsi, les divers niveaux de collectivités, les clauses générales de compétences et les financements croisés n’auraient donc aucune vertu pour Monsieur Balladur. Sur le terrain, c'est tout autre chose et la suite des événements le démontrera.

Je fais d-ailleurs remarquer que l’Etat ne donne pas le meilleur exemple puisque, pour la ligne grande vitesse Sud Ouest, il impose des financements croisés aux régions, aux départements et aux communes et en guise de superposition de strate, il ajoute les ministres de l’Elysée à ceux du Gouvernement.

On a coutume de dire que quand on veut enterrer un problème, il suffit de créer une commission. Ne pensez vous donc pas que pour recréer la confiance il vous suffit d’enterrer la commission?»

En l'absence du premier ministre, c'est Alain Marleix, Secrétaire d'Etat, qui a répondu au député ariégeois. Une réponse a l'eau tiède qui n'a même pas été applaudie sur les bancs de la majorité UMP, comme un témoignage de l'embarras des troupes du président Sarkozy.

De son côté, H Nayrou a été chaudement félicité par ses collègues (des deux bords…) pour ses formules percutantes et pour avoir soulevé de vrais problèmes de fond dont on entendra reparler pendant longtemps.