lundi 12 janvier 2009

Territoires : Balladur refuse le statu quo

Édouard Balladur aurait aimé achever ses auditions cette semaine. Il devra s'accorder deux semaines supplémentaires pour que le comité qu'il préside sur la réforme des collectivités locales puisse entendre encore une quinzaine d'intervenants. Parmi eux, les deux patrons des principales formations politiques : Xavier Bertrand pour l'UMP et Martine Aubry pour le Parti socialiste, qui fermeront la marche le même jour, le 28 janvier.

Frappé par les «conservatismes» qui se sont souvent exprimés au fil des auditions, l'ancien premier ministre redoute la tentation du «statu quo». «Nos travaux ne seront utiles que s'ils débouchent sur des propositions fortes et ambitieuses», confie-t-il au Figaro. Si toutes les réformes qu'il entend proposer sont reprises et mises en œuvre, «elles conduiront à un changement profond et réel du paysage institutionnel de notre pays», veut-il croire .

Mais Édouard Balladur ne veut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Les déclarations du député UMP Frédéric Lefebvre considérant comme acquise une fusion des régions et des départements l'ont ainsi prodigieusement agacé. «Je me bats contre le statu quo, mais toute provocation inutile conduirait au même résultat», dit-il. Pour démentir toute impression que ses conclusions sont déjà tirées avant d'avoir entendu tous les acteurs concernés, la première note de synthèse rédigée par Édouard Balladur est d'ailleurs un relevé des questions, une centaine en tout, auxquelles il faudra répondre.

Mais l'intitulé des questions indique souvent la direction privilégiée par l'ancien premier ministre. Ainsi de la toute première : «Faut-il, pour favoriser une meilleure efficacité de l'action des collectivités locales et une plus grande responsabilité de leurs élus, privilégier un nouveau couple intercommunalité-région par rapport au couple traditionnel commune-département ?»

Comme Nicolas Sarkozy, qui l'a redit la semaine dernière devant les parlementaires, Édouard Balladur espère l'accord le plus large. Mais, rappelle-t-il, «sur la réforme de la Constitution, le comité avait été unanime ; la gauche n'a pas voté pour autant le projet au Parlement».

Voilà pourquoi au consensus il entend «privilégier l'audace des propositions». Lors de la remise des conclusions, en février, chaque membre du comité pourra en contrepartie exprimer librement son point de vue en annexe du rapport.