samedi 7 mars 2009

Les Français réservés sur la fusion des Régions

Selon l'enquête OpinionWay, 53 % des personnes interrogées sont opposées à la réduction du nombre de conseils régionaux de 22 à 15

Quand l'idée d'une grande réforme des collectivités locales a émergé à l'Élysée et au gouvernement, il y a presque un an, elle était souvent accompagnée d'une crainte : «C'est un sujet très technique, qui n'intéresse que les élus et la presse, expliquait alors un ministre. Le risque est qu'il accapare les débats et face passer au second rang les vraies préoccupations des Français.» Cette prévision s'est aujourd'hui presque réalisée. Bien avant que le comité Balladur ne remette son rapport, les élus se sont mobilisés, la presse s'en est fait très largement l'écho mais les Français restent aujourd'hui dubitatifs sur l'importance de ce projet.

seules 16 % des personnes interrogées jugent qu'il est prioritaire «de réduire le nombre de collectivités territoriales», quand 47 % considèrent cette réforme comme secondaire. Parmi les électeurs de Nicolas Sarkozy en 2007, ils ne sont que 22 % à être convaincus de la priorité de cette mesure.

Mais depuis le pronostic de ce ministre, une première polémique a déjà démontré que, pour techniques que soient ces sujets, ils ne laissent pas les Français de marbre. La mise en place du nouveau système d'immatriculation des véhicules, décidée l'automne dernier, avait eu valeur de test. Faire disparaître toute référence au département sur les plaques minéralogiques avait suscité une levée de boucliers des élus de droite comme de gauche. Ils se trouvaient renforcés par des sondages indiquant que les Français étaient très attachés à leur territoire. Fin octobre, la ministre de l'Intérieur, Alliot-Marie, a finalement cédé, après plusieurs mois de controverses, autorisant la présence d'un numéro de département au choix, surmonté du logo de la Région.

Cet intérêt pour le fait local explique ainsi que si les Français ne jugent pas prioritaire la réduction du nombre de collectivités, ils restent 53 % à considérer la réforme importante. Dans le détail d'ailleurs, certaines propositions du rapport Balladur sont même massivement approuvées : la réunion des élections départementales et régionales (77 %), l'élection des conseillers intercommunaux (76 %) ou même le regroupement volontaire de départements (64 %). Une majorité des personnes interrogées (53 %) rejettent cependant la réduction du nombre de Régions de 22 à 15. Et la garantie que ce processus se fera de manière volontaire ne semble rien y changer.