jeudi 25 juin 2009

Hortefeux va s'atteler en priorité à la réforme territoriale

Source : Les Echos

S'il s'agit d'un message de plus adressé par Nicolas Sarkozy aux élus sur sa volonté d'aller au bout de la réforme des collectivités locales, il est clair. Brice Hortefeux, nommé mardi ministre de l'Intérieur, n'aime rien tant que relever les défis présidentiels les plus difficiles. La modernisation du paysage institutionnel local en est un. Le débat très vif que provoque ce grand chantier présidentiel annoncé à l'automne 2008 semble même prêt à s'envenimer depuis quelques jours. La majorité du Sénat n'est pas très sûre. La création de conseillers territoriaux, en lieu et place des conseillers régionaux et départementaux, en fait regimber plus d'un et les « métropoles » sont devenues leurs bêtes noires. Les associations d'élus, celles des maires (AMF), des présidents de département (ADF) et des régions (ARF) sont vent debout contre ces deux dispositions sur lesquelles l'Elysée pourrait arbitrer la semaine prochaine.

Elles figureront dans le projet de loi qui doit être examiné au Conseil des ministres du 27 juillet ou du 2 septembre. Son examen par la Chambre haute doit intervenir au cours du même mois. Ce calendrier s'impose au gouvernement s'il veut tenir l'objectif présidentiel, celui d'un vote définitif début 2010 pour rester à une distance encore respectable des régionales. Le défi posé à Brice Hortefeux est d'en piloter le parcours parlementaire sans faiblesse, pour ne rien enlever d'essentiel, mais aussi sans rudesse, afin de ne pas braquer la majorité.

Un « pack auvergnat »
L'« homme du président » va évoluer, heureusement pour lui, en territoire très connu. Brice Hortefeux a copiloté l'acte II de la décentralisation sous le gouvernement Raffarin. L'ancien ministre des Collectivités locales a eu, notamment, à administrer aux départements et aux régions l'amère pilule du transfert des personnels techniciens, ouvriers et de services (TOS) des collèges et des lycées, puis celle, beaucoup plus douce, de la réforme de la fonction publique territoriale. Les associations d'élus auxquelles il s'est frotté ne lui en ont pas tenu rigueur. Beaucoup de leurs dirigeants ont même salué un certain sens du dialogue, notamment Claudy Lebreton. Mais le président de l'ADF qu'il va retrouver comme interlocuteur est dans une disposition d'esprit bien plus défavorable à la réforme aujourd'hui.

Le nouveau ministre de l'Intérieur peut aussi miser sur le « pack auvergnat » qu'il forme avec Alain Marleix, reconduit secrétaire d'Etat aux Collectivités locales. Ce Cantalien et le conseiller régional d'Auvergne ont rigoureusement la même vision du « big bang territorial ». On ne pouvait pas toujours en dire autant de l'attelage que formait cet autre proche du chef de l'Etat avec Michèle Alliot-Marie.