mardi 26 mai 2009

Nouvelle peur sur l'avenir des conseils généraux

Source : Le Midi Libre

« Rien n'est pire que le silence assourdissant qui nous entoure. » A croire André Vezinhet, le président du Conseil général, l'été venant pourrait bien sonner le glas des conseils généraux. Et traduire dans les faits les craintes apparues cet hiver avec le comité Balladur chargé de réfléchir à la réforme des collectivités territoriales. « Ce qui s'annonce, c'est l'enterrement du conseil général. François Fillon est vraiment l'homme des basses oeuvres » , a-t-il lancé hier, en préambule d'une session par ailleurs bien calme.
Ces inquiétudes plus fortes sont apparues avec le discours du Premier ministre tenu la semaine dernière devant l'assemblée départementale du Morbihan. Le chef du gouvernement avait notamment indiqué qu'un « brouillon » de la réforme serait fait en juillet, avant une
discussion avec les élus concernés et le dépôt d'un projet de loi « à l'automne ». Réaction d'André Vezinhet : « Autrement dit, la concertation aura lieu au mois d'août. On décide des contours et on concerte après... Le débat sur les collectivités n'a pas eu lieu et n'aura pas lieu. » Au cours de l'hiver, alors que l'avenir de l'échelon départemental commençait à être discuté, l'Hérault avait été à la pointe de la contre-attaque à travers une pétition en ligne et une motion signée par 338 communes sur les 343 du département. Hier, André Vezinhet a appelé à une nouvelle mobilisation avant la torpeur estivale.
La question de la fusion des mandats de conseiller régional et conseiller général a également été abordée par François Fillon. Elle suscite la même opposition des intéressés. Les associations des Départements et des Régions avaient déjà fait connaître leur refus de voir ainsi apparaître un « élu territorial ». « C'est à l'opposé des réflexions en cours pour parvenir à clarifier les compétences des uns et des autres » , a repris le responsable héraultais, selon lequel le département reste « la collectivité de la proximité » et l'échelon permettant de « lutter face à la crise » grâce aux investissements.
Son analyse n'a suscité aucune remarque. Ni à gauche ni à droite.