jeudi 9 juillet 2009

L'UMP en ordre de bataille derrière la réforme territoriale

Source : le JJD.fr

Oui à la décentralisation, mais pas celle de Gaston Deferre. Dans les colonnes du Figaro, l'UMP a lancé un vibrant plaidoyer en faveur de la réforme territoriale souhaitée par Nicolas Sarkozy. Car si "la décentralisation est l'une des avancées démocratiques les plus importantes des trente dernières années", elle n'est plus en phase avec la société actuelle, estiment les six auteurs. Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, patron du groupe majoritaire à l'Assemblée, Dominique Perben et Jean-Patrick Courtois, chargés de mission de l'UMP en charge de la réforme des collectivités locales, ainsi que Gérard Longuet, tout nouveau président du groupe UMP au Sénat, ont donc décidé de monter au front. Leur argument principal? Les Français seraient derrière eux.

Depuis la remise du rapport Balladur sur le sujet, l'UMP " a organisé dans toutes ses fédérations des débats qui ont réuni militants, sympathisants et élus", et estime que ces discussions participatives ont été un succès, dépassant même les clivages politiques. Dès lors, le Mouvement populaire veut être "au rendez-vous de ces attentes". Et dégaine sa proposition phare pour en finir avec le millefeuille administratif: la création de deux piliers.

Vers un système administratif binaire?

Le pilier territorial réunirait département et région. Un seul élu, le conseiller territorial, serait amené à siéger aux conseils régional et général. Première conséquence, la baisse du nombre d'élus de 6000 à 3000, car "à l'heure où nous demandons aux Français des efforts pour réformer notre pays, nous devons, nous élus de la République, montrer que nous pouvons aussi nous réformer." Plus proche du citoyen, le pilier communal rassemblerait commune et intercommunalité. Et parce que "90% des Français vivent dans une structure intercommunale" et que les dépenses de ces constructions administratives échappent jusque là aux électeurs, les auteurs proposent que les représentants intercommunaux soient élus en même temps que les conseillers municipaux.

Conscients que cette réforme "devra comprendre des éléments de souplesse", les "sherpas" de Nicolas Sarkozy sur ce dossier ont néanmoins une ambition forte: déloger la gauche des conseils régionaux, son dernier bastion. Pour ce faire, un calendrier bien pensé est avancé. Ils souhaitent que "les nouveaux élus de ces deux piliers soient désignés en 2014." Les élections régionales ayant lieu en 2010, débouchant sur un mandat de six ans, les conseillers régionaux seraient donc empêché d'aller au terme dudit mandat. Dès lors, que se passera-t-il? Des élections anticipées? Les auteurs ne s'avancent pas sur ce point et n'apportent aucune réponse.