mercredi 25 février 2009

Rhône-Alpes et Auvergne opposées à leur fusion

La proposition du comité Balladur sur la réforme territoriale visant à fusionner les régions Rhône-Alpes et Auvergne est "stupide" et n'a "pas de sens", ont critiqué le 25 février 2009 les présidents (PS) des deux conseils régionaux, ajoutant leurs voix à un concert de critiques.
"Si cette proposition est confirmée, je dois dire qu'elle est stupide", a affirmé René Souchon, président socialiste du conseil régional de l'Auvergne, sur les ondes de la radio RCF.
"Elle est stupide parce que l'Auvergne a une forte identité historique, géographique, économique. Et la supprimer ne résout rien et n'apporte pas plus d'efficacité", a-t-il ajouté.

Son homologue de la région Rhône-Alpes, Jean-Jack Queyranne a quant à lui qualifié cette mesure de "faux-semblant". "Une région qui ferait le quart de la France, ça n'a pas de sens", a-t-il affirmé.

L'une des principales propositions du comité Balladur viserait à réduire le nombre de régions administratives françaises de 22 actuellement à 15, avec notamment l'absorption par Rhône-Alpes de sa voisine auvergnate.
"Je vois mal comment l'Auvergne (...) pourrait être absorbée purement et simplement dans Rhône-Alpes avec des départements comme le Cantal, qui sont entièrement tournés vers Toulouse, voire Montpellier, grâce à l'A75", a souligné René Souchon.
Selon lui, cette fusion est un "faux problème". "La réalité, c'est que les régions françaises n'ont pas les moyens financiers en rapport avec leurs compétences", a-t-il conclu.
Jean-Jacques Queyranne, qui a rappelé que Rhône-Alpes était déjà une région "de taille européenne" et qu'elle était "plus peuplée que dix Etats de l'Union européenne", a ajouté qu'il ne voyait pas "l'intérêt de s'étendre".
"La vraie régionalisation serait d'augmenter les pouvoirs, les compétences et les moyens des régions, ce n'est certainement pas de les redécouper", a-t-il déclaré.