mardi 13 janvier 2009

Localtis : Un rapport donne du grain à moudre à l'idée de "grandes régions"

Les régions françaises se situent dans la moyenne des régions européennes. Pas plus. Seules trois d'entre elles figurent parmi les vingt premières régions européennes pour leur PIB. L'Ile-de-France reste la première région européenne, loin devant la Lombardie et le Grand Londres mais il faut ensuite attendre la 7e place pour trouver Rhône-Alpes devant Paca (15e) et le Nord-Pas-de-Calais (24e). A elles seules, ces quatre régions représentent plus de la moitié de la production française et les deux tiers des dépenses de recherche et développement. Même constat en termes de croissance : cinq régions françaises à peine se situent au-dessus de la moyenne de l'UE27 : Paca, Bretagne, Midi-Pyrénées, Aquitaine et Pays-de-la-Loire. Il en résulte un phénomène de concentration. Depuis ces seize dernières années, les régions des façades ouest et sud cumulent des taux de croissance de la population et de la production plus élevés que la moyenne nationale, selon le second rapport de l'Observatoire des territoires (Diact). Loin de se résorber par le jeu des politiques publiques notamment européennes, l'écart avec les régions les moins dynamiques s'accentue. En revanche, le rapport note "le net rattrapage" des économies d'outre-mer qui connaissent des taux de croissance de la production et de la population nettement supérieurs à la moyenne des régions françaises. Certaines régions qui avaient réussi à redresser la barre dans les années 1990 ont recommencé à décrocher depuis 2000 : l'Auvergne, la Bourgogne, la Franche-Comté et la Champagne-Ardenne.



Grandes pôles interrégionaux

Les écarts se font sentir en matière démographique mais davantage à une échelle départementale. A ce titre, la France occupe une place à part en Europe. Elle connaît un vif rebond depuis 1999 avec un rythme de croissance annuel de 0,7% par an. Une tendance qui se confirme dans toutes les régions sauf une, la Champagne-Ardenne. Là aussi les flux migratoires contribuent à creuser les écarts entre le Sud et l'Ouest d'une part et le Nord et l'Est. Les départements les plus dynamiques sont l'Aude, les Alpes-de-Haute-Provence, le Tarn-et-Garonne, les Landes, la Vendée, le Gard et les Hautes-Alpes.
Le rapport constate l'émergence de grands pôles interrégionaux : l'un dans le Sud-Est entre Lyon et Marseille et l'un dans le Grand Ouest "dans lequel plusieurs pôles apparaissent, les plus évidents étant Rennes et Nantes". En plein travaux sur la réforme des collectivités, ce rapport relance le débat sur la taille des régions. Il conforte "la nécessité d'une organisation à l'échelle de grandes régions et le besoin d'agir rapidement et concrètement", a expliqué Hubert Falco, le secrétaire d'Etat chargé de l'Aménagement du territoire, citant l'exemple du plan Grand Nord-Est confié au préfet Hubert Blanc à l'automne dernier pour trouver des solutions à ce territoire marqué par d'importantes reconversions industrielles. Après le rapport assez sévère du Conseil d'analyse stratégique (CAS) d'août dernier sur le décrochage des régions françaises en matière d'innovation, l'Observatoire des territoires enfonce le clou.