jeudi 23 juillet 2009

Réforme territoriale: une "manipulation électorale" pour Martine Aubry

La première secrétaire du Parti socialiste Martine Aubry a accusé jeudi le gouvernement d'effectuer une "manipulation électorale" à travers la réforme territoriale.

Le gouvernement "fait une grande réforme qui mélange tout et qui surtout change le mode d'életion pour pouvoir obtenir, par une manipulation électorale, un succès dans les zones qu'il n'obtient pas dans la réalité", a déclaré sur RTL Mme Aubry qui avait rencontré la veille sur le sujet le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux et son secrétaire d'Etat Alain Marleix.

"Très franchement, j'ai compris que c'est la poursuite de la mainmise que le président de la République veut mettre sur tous les pouvoirs, sur la justice, sur le CSA, sur l'opposition", a-t-elle poursuivi.

"Aujourd'hui, ce qui achoppe, ce sont les collectivités locales, parce que la gauche les gère et que je crois que les Français sont contents de voir les TER qui se développent, les cars scolaires qui arrivent à l'heure, les personnes âgées que l'on peut recevoir dans les maisons de retraite".

La réforme que propose le gouvernement est "loin de moderniser notre pays", alors que le PS est favorable à une réforme "pour conforter les régions et les métropoles qui préparent l'avenir et organisent le territoire et conforter les conseils généraux et les communes qui font de la proximité", a-t-elle ajouté.

Les collectivités locales sont "l'avenir de notre pays", a-t-elle jugé, en soulignant qu'elles apportaient aux Français "des services de proximité mieux que quand l'Etat le faisait". "Elles sont aussi capables d'entraîner le développement économique, l'emploi, le développement durable de nos villes", a insisté Mme Aubry, qui craint que "tout ça risque d'être cassé pour des raisons électoralistes".

Pour la première secrétaire, cette réforme "va de pair" avec le redécoupage électoral du gouvernement. "Aujourd'hui, a-t-elle affirmé, le conseil d'Etat va nous dire ce qu'il pense des modifications menées par M. Marleix qui entraînent 40 circonscriptions législatives en moins pour la gauche, ce qui fait que la gauche devra avoir 52% des voix si elles veut avoir la majorité à l'Assemblée nationale".

L'avant-projet de loi sur la réforme territoriale, présenté à partir de mercredi aux partis politiques, comprend 73 articles, mais laisse en suspend la délicate question du mode d'élection des conseillers territoriaux qui seraient créés.