mardi 1 décembre 2009

Les régions ne pourront bientôt plus lever l'impôt

Source : Les Echos

Outre la taxe professionnelle, les régions risquent fort de perdre le bénéfice des « impôts ménages » et de n'avoir pratiquement plus aucune marge de manœuvre pour lever l'impôt.

Geler les impôts régionaux sur toute la mandature à venir, ramenée à quatre ans pour permettre l'élection des conseillers territoriaux en 2014, ne sera pas la promesse de campagne la plus difficile à tenir. Le pouvoir de lever l'impôt dont disposent encore les régions va en effet se réduire très fortement. L'an prochain, comme les départements et les communes, ces collectivités auront définitivement perdu la main sur la taxe professionnelle (TP). Un impôt qui représente près du tiers de leurs rentrées fiscales (2,9 milliards d'euros sur 10 milliards) et dont le projet de loi de Finances 2010 a signé l'arrêt de mort. Cette ressource sera remplacée « à l'euro près » par une compensation de l'Etat et la cotisation complémentaire (CC), nouvel impôt économique assis sur la valeur ajoutée des entreprises et dont les régions ne pourront, à la différence de la TP, moduler le montant. Du fait de cette seule réforme, le taux d'autonomie fiscale des régions, qui est actuellement de 28 %, soit le niveau le plus faible de toutes les collectivités locales, chuterait à 16 %, selon l'Association des régions de France (ARF).

Nouvelle répartition

Ses experts s'attendent à le voir tomber plus bas encore. Car les conseils régionaux devraient aussi perdre le bénéfice des deux « impôts ménages » qui leur restent. Au terme du « bonneteau » qui doit se jouer la semaine prochaine au Sénat sur la nouvelle répartition des impôts locaux, départements et communes devraient se partager les parts de taxe sur le foncier bâti et de taxe sur le foncier non bâti des régions, soit moins de 2 milliards d'euros en 2007. Là encore, cette disposition devrait se traduire par une nouvelle baisse d'autonomie fiscale. « Nous passerions à 10 % », estime-t-on à l'ARF, où la probabilité d'un tel scénario ne fait guère de doute.

Au bout du compte, les assemblées régionales qui sortiront des urnes, à l'issue du scrutin de mars 2010, ne devraient plus pouvoir faire varier que les taux de la taxe sur les permis de conduire et de la taxe sur les cartes grises. La première rapporte seulement quelques millions d'euros, la quasi-totalité des régions (19 sur 22 en métropole) ayant fait le choix de ne pas la percevoir. La seconde est plus « rémunératrice » (près de 2 milliards) mais les taux appliqués sont à leur maximum. Pour les mêmes raisons, et hormis le Poitou-Charentes, les régions ne peuvent également jouer davantage sur la part variable de la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP), part chiffrée à 650 millions d'euros.