mercredi 18 novembre 2009

Copé marque sa différence avec Sarkozy et Fillon

Source AFP - Citation d'Alain Rousset en fin d'article

Le patron des députés UMP, Jean-François Copé, a marqué sa différence mercredi avec Nicolas Sarkozy et François Fillon sur la réforme territoriale en jugeant "pas acceptable de prendre comme postulat de départ" que "les élus locaux font mal leur boulot".

"Il ne faut évidemment pas s'interdire de moderniser" le fonctionnement des collectivités locales, a-t-il lancé devant le congrès des maires de France, à Paris.

"En revanche, il y a un truc que je n'ai jamais accepté: ce n'est pas possible et pas acceptable de prendre comme postulat de départ que si on réforme, c'est parce que, ici et là, ce sont les élus locaux qui font mal leur boulot", a ajouté le maire de Meaux (Seine-et-Marne).

"Je sais qu'il y a des dérives. Mais la réalité, c'est que ceux qui portent le pays au quotidien, ce sont les maires. On ne peut pas simplement dire +halte aux dépenses des collectivités locales+ sans voir" que les communes "prennent en charge des missions qui relevaient du seul Etat" auparavant, a-t-il insisté.

"Tout comme", selon M. Copé, "il faudra mettre les pieds dans le plat sur le statut de la fonction publique. Je suis désolé de le dire: tant que les décisions ne viendront que de l'Etat, que nous n'y serons pas associés et que la fonction publique territoriale sera alignée sur les mêmes réglementations, on ne sera pas des véritables décideurs économiques".

Le patron des députés UMP est également revenu sur l'un des sujets qui fâchent le plus les élus locaux: la réforme de la taxe professionnelle (TP). "La suppression de la TP, compensée comme elle l'est" actuellement, "est un sujet ouvert et qui est loin d'être refermé. Car ce qu'il y a derrière, c'est la base même de notre financement", a-t-il prévenu.

M. Copé a encore jugé qu'il était "grand temps de reproposer une vision" dans la relation Etat-collectivités locales et "d'en discuter ensemble".

Il a de nouveau proposé la fusion des départements et des régions, qui ne "peut plus être un tabou". "Je fais un pari: dans les dix années qui viennent, je suis sûr que (ce sera) l'évolution de l'Histoire", a lancé M. Copé, qui ne cache pas ses ambitions élyséennes à l'horizon 2017.

Prenant la parole après lui, le président PS de l'Association des régions de France, Alain Rousset, lui a adressé un "satisfecit" sur sa condamnation du "procès" fait aux collectivités locales. "Il faut que ce procès cesse au sein du gouvernement. On nous fait les poches, on nous insulte...", a dénoncé M. Rousset en mettant en garde contre une "révolte des élus locaux".