jeudi 22 janvier 2009

ITV de François Berthelon (Pdt du CESR Bourgogne)

Le Conseil économique et social régional concourt par ses avis à l'administration de la Région. Les CESR sont concernés par la réforme des collectivités locales. A l'occasion des vœux, présentés mardi dans les locaux de l'hôtel de région, le président Berthelon n'a pas caché son inquiétude pour l'avenir de cette assemblée consultative.

Le Bien public. - Rappelez-nous la composition et le rôle d'un CESR ?
François Berthelon. - Il s'agit d'un organe consultatif composé de 74 membres désignés pour six ans et issus de la société civile : syndicats, fédérations, associations, chambres consulaires… Préalablement à leur examen des projets par le conseil régional, le CESR est obligatoirement saisi pour avis. Il peut également se prononcer et conduire des études sur tout dossier à caractère économique, social ou culturel.

B.P. - Pourquoi redoutez-vous cette réforme ?
F. B. - Parce que les députés en charge de ce dossier portent un regard négatif sur le CES (national) et donc sur les CESR (régionaux). Le CES a été comparé « à une tour de Babel dont il faudrait enlever des étages ».

B.P. - Quelle est la teneur de la réforme ?
F. B. - Elle repose la question de la composition du CES et des CESR. Il est question de rajouter au sein de ces assemblées des experts en environnement. Je me méfie des experts qui vont se pencher sur les mêmes questions que nous. L'environnement a toujours été au cœur de nos préoccupations. Six experts environ rejoindraient ainsi chaque CESR. Se posent bien sûr les questions suivantes : va-t-on vers une suppression de six de nos membres ?
L'avenir de l'assemblée n'est-il pas en jeu ?

B.P. - Etes-vous opposé aux réformes en général ?
F. B. - Pas du tout, si le sens de la réforme va vers une reconnaissance de notre travail et une évolution intelligente. Nous nous revendiquons du monde socio-économique. Nos diversités enrichissent nos travaux et nos réflexions. Il faut respecter ce laboratoire d'analyse et de confrontations. Mais là, les choses s'emballent, la réflexion a été conduite en moins de deux mois ! Si la réforme consiste à envoyer des experts, c'est comme s'entendre dire que nous ne sommes pas assez bons. Le fond du problème, c'est qu'il n'y a eu aucune concertation. Nous avons demandé à être reçus par la commission Balladur. Le rendez-vous a été fixé au 28 janvier…