lundi 19 janvier 2009

Le président PS de la Région PACA lance à Miramas des états généraux

La tenue des états généraux annoncée par la Région a un vague parfum de révolte. Contre un État qui n'aurait pas assez pris en compte le poids et les spécificités des collectivités. Contre le manque de concertation qui a précédé les réformes bientôt présentées.

Le président PS de Région, Michel Vauzelle, estime que cette posture constitue un "déni de démocratie". Jusqu'au 16février, des forums territoriaux vont se dérouler à son initiative dans différentes villes de la région pour aborder la Révision générale des politiques publiques (RGPP), le rôle des services publics et des territoires. Le coup d'envoi de ce programme ambitieux est donné aujourd'hui, à 17h, à la salle des fêtes de Miramas.

- Quel est l'objectif de ces états généraux ?
Michel Vauzelle : L'objectif est très simple. Le président de la République a dans la tête l'idée de faire une réforme des collectivités locales, sous prétexte qu'il y en a trop, que ça coûte trop cher. La commission Balladur, qui a été chargée d'étudier ce projet, a reçu quatre présidents de Région sur 24 pendant 55 minutes, ce qui est un temps ridicule compte tenu de l'enjeu présenté. On n'a jamais abordé, au cours de cette réunion, le problème sous l'angle de la démocratie locale.

À la fin d'une audition ridicule, rien de positif et de concret n'est réellement sorti. Nous avons pour ambition au cours de ces états généraux de faire émerger des propositions sur certaines thématiques fortes, discutées lors de nos rencontres avec la population.

- Pourquoi êtes-vous parti seul dans ce combat ?
M. V. : Pour la simple raison que je n'ai pas pu être entendu par quiconque. J'estime que l'Association des Régions de France n'a pas émis quelque chose d'audible. J'ai décidé de m'appuyer sur l'opinion publique pour éviter que l'État ne mène sa propre propagande et ne nous écrabouille.

- Quel sera le contenu de ces états généraux ?
M. V. : Il s'agira d'aborder deux questions très proches. Les effets de la RGPP et de la suppression de l'administration de proximité en matière de justice, d'hôpitaux, de police… Il s'agira ensuite d'évoquer la réforme des collectivités locales. On ne tombera pas dans le panneau qui consiste à opposer les Départements et les Régions, à se monter les uns contre les autres.

- L'initiative n'a-t-elle pas été prise un peu tard ?
M. V. : J'espérais que la commission Balladur allait nous permettre d'être entendus. Cela n'a pas été le cas. C'est un problème de proximité, de démocratie, qui a été très mal abordé par ces initiateurs.

- À quels résultats souhaitez-vous aboutir avec cette démarche ?
M. V. : J'attends d'abord que les gens me disent ce qu'ils pensent de l'organisation des pouvoirs publics dans la proximité. Il s'agit donc de les écouter. Qu'ils fassent des propositions. De leur faire passer ensuite un message sur l'affirmation des compétences des Départements et des Régions. Et des responsabilités qui pèsent sur ces collectivités.