jeudi 26 février 2009

Balladur refuse de se prononcer sur les régions "menacées"

Édouard Balladur monte au créneau. Alors que son rapport sur la réorganisation administrative de la France suscite la controverse, l'ancien Premier ministre de François Mitterrand se défend de tout autoritarisme. Au coeur des inquiétudes, la proposition de réduire le nombre de régions de 22 à 15. "Je confirme cette mesure, mais je confirme également que ça sera par voie volontaire, pas question de l'imposer", a-t-il précisé jeudi matin sur RTL , coupant court aux protestations naissantes dans quelques régions "menacées". "Je ne veux pas me prononcer sur lesquelles. Toute l'agitation est vaine", a insisté Édouard Balladur, tout en expliquant : "Personne n'est cité, toutes les émotions peuvent s'apaiser."

Dans son rapport intitulé Il est temps de décider , le comité Balladur a adopté mercredi 20 propositions hardies de réforme de l'organisation territoriale française. "Nous avons besoin de régions plus fortes, moins peuplées, et plus dynamiques", a fait remarquer l'ancien locataire de Matignon, qui a rappelé que "75 % des investissements publics" passaient par "les collectivités locales".

Parmi les mesures évoquées, la création d'un Grand Paris. Rejeté par les membres de gauche du comité Balladur, ce projet cristallise toutes les inquiétudes, à un an des élections régionales. Là aussi, l'artisan de la réforme de la Constitution a esquivé toute polémique en lançant à ses détracteurs : "Faisons un référendum en Île-de-France et demandons à ses habitants s'ils sont satisfaits des transports ou du logement." Accusé par l'opposition de vouloir la défavoriser en modifiant le mode de scrutin, l'ancien Premier ministre a précisé d'emblée : "Je ne propose pas de changer le mode de scrutin pour les élections de 2010. S'il doit y avoir un changement, ce sera en 2014."