mardi 1 septembre 2009

La décentralisation victime de ses clichés

Source : Les Echos

Le propos. Dépensières, « taxatrices », en surnombre et en surpoids : les collectivités locales, dont le chef de l'Etat a engagé la réforme, méritent-elles une telle indignité ? Pour Philippe Laurent, à trop vouloir grossir le trait de certaines imperfections du paysage institutionnel local, c'est la décentralisation qu'on veut tuer à petit feu. Ce spécialiste des finances locales passe au crible dix de ces « lieux communs » ou « idées reçues » qui faussent plus qu'ils n'enrichissent le débat public sur le rôle futur des pouvoirs locaux. Le « millefeuille » territorial est l'exemple type, pour le maire de Sceaux et conseiller général des Hauts-de-Seine, des « clichés opportunément et consciencieusement relayés par les médias grand public ». Au-delà de l'organisation institutionnelle lourde et coûteuse du territoire qu'il évoque, ce genre de message sert une thèse parfaitement discutable à ses yeux d'élu local : celle d'une décentralisation porteuse d'une part de responsabilité dans la dégradation des finances publiques françaises.

L'interrogation. « Va-t-on pérenniser le mouvement de décentralisation engagé par Gaston Defferre, en corrigeant les défauts apparus dans le premier quart de siècle de mise en pratique, ou va-t-on en définitive réaffirmer la prééminence du pouvoir central, en ramenant les collectivités locales à des missions d'application technique des décisions prises à Paris ? »