lundi 24 août 2009

Territoires : réformer sans heurter

Source : Le Monde

Après un été de repos passé sous les palmiers du Cap Nègre, dans la propriété de la famille Bruni, Nicolas Sarkozy devrait connaître une rentrée politique chargée. Rendez-vous internationaux, nouvelles réformes, gestion de crise, l'agenda du chef de l'Etat ne semble guère allégé.

Nicolas Sarkozy a fixé au gouvernement l'ouverture de trois nouveaux chantiers de réformes. Le premier, politique, concerne la simplification du mille feuille territorial. Le second, économique, concerne le lancement du grand emprunt et la mise en place de la contribution climat énergie, alors que le sommet de Copenhague est prévu à la fin de l'année. Le troisième chantier enfin porte sur la jeunesse : alors que le chômage risque de frapper durement les moins de 25 ans, Martin Hirsch, Haut commissaire à la jeunesse, a rendu le 7 juillet un rapport préconisant le développement de la formation en alternance, mais aussi l'instauration d'une dotation ou d'une allocation d'autonomie.

Dans cet agenda, la réforme des collectivités locales s'annonce de loin la plus difficile, tant elle bouscule l'organisation des élus. Les résistances sont fortes y compris au sein de la majorité. Mais le chef de l'Etat a fait de la simplification des échelons administratifs et de la réduction du nombre des élus, un défi. Il entend faire de la réforme la pierre angulaire de la campagne des élections régionales, où sa majorité espère reconquérir quelques régions aux socialistes, grands vainqueurs des élections de 2004. Dès cet été, le chef de l'Etat et Xavier Bertrand, le secrétaire général de l'UMP, se sont impliqués dans la préparation du scrutin en élargissant le comité de la majorité à Philippe de Villiers et ses alliés les chasseurs. Objectif : ratisser le plus largement possible au premier tour.

D'ores et déjà, la gauche y voit une arme de guerre tournée contre les régions qu'elle administre. L'opposition n'est pas la seule à exprimer son scepticisme et à craindre les conséquences de cette réforme. La majorité sénatoriale étant divisée, le gouvernement a jugé préférable de laisser passer l'été pour tenter de parvenir à un compromis acceptable.