mardi 25 novembre 2008

A demi-mot, l'UMP Jacques Pélissard prévient qu'il faut s'attendre à une hausse des impôts locaux.

Entretien avec le président de l'Association des maires de France (AMF) à l'occasion de l'ouverture du Congrès des maires à Paris.

Depuis que Nicolas Sarkozy a annoncé sa volonté de réduire notre mille-feuille administratif, beaucoup suggèrent de rapprocher régions et départements. Mais la vraie spécificité française ne réside-t-elle pas dans son incroyable émiettement communal? Nous avons 36 783 communes, quand l'Espagne ou l'Italie en ont moins de 10 000 chacune!

Vous oubliez de dire que nous n'avons que 2500 communautés d'agglomération ou de communes. Cette approche permet de combiner à la fois l'efficacité -les investissements sont réalisés- et la proximité dont les Français ont besoin.

Cela ne pose-t-il pas un problème démocratique, ces instances gérant des compétences décisives et levant l'impôt, alors que leurs présidents ne sont pas élus au suffrage universel direct ?

Je suis opposé à une telle réforme. Elle ferait d'eux des supermaires qui relégueraient leurs collègues dans l'ombre. Et puis cela politiserait les débats, alors qu'aujourd'hui nous parvenons à gérer les dossiers dans une atmosphère consensuelle.

Compte tenu du ralentissement économique et de la moindre progression des subventions de l'Etat, les impôts locaux ne vont-ils pas s'envoler ?

Non, pas forcément. L'Etat a accepté d'augmenter les bases fiscales, ce qui, à taux constants, améliorera mécaniquement nos recettes.

Les banques rechignent-elles davantage à financer les projets des élus ?

C'est certain. Je suis d'ailleurs intervenu auprès du gouvernement, qui a réagi efficacement en débloquant 5 milliards d'euros à l'intention des collectivités locales.