vendredi 30 janvier 2009

Alain Le Vern ne veut pas changer les règles électorales

En pointant du doigt les règles du jeu, le président PS de Haute Normandie ne cache pas sa défiance à l'égard des travaux de la commission Balladur. « Il est question de 15 régions au lieu de 22, de fusion des départements et des régions qui auraient les mêmes élus… des conseillers territoriaux ».

Pour le sénateur de Seine-Maritime, les ficelles des arrière-pensées politicienne sont un peu grosses. « Le président de la République et ses amis ne veulent pas voir se reproduire le scénario de 2004, qui a vu la victoire de majorités de gauche dans 20 des 22 régions françaises ».

Sarkozy et moi » a-t-il ajouté, avant de se prononcer sur l'un de ses grands sujets d'agacement : la réunification des deux Normandie. « Ceux qui nous ennuient avec la réunification sont d'une mauvaise foi totale. Je l'ai dit, je le répète, je n'ai pas changé d'avis. Je veux un référendum, un sondage grandeur nature ». Et de rappeler qu'en onze années passées à la tête de la région, « pas un Haut-Normand ne m'a réclamé la réunification toutes affaires cessantes ».
Face à une crise, « qui va sévèrement affecter notre pays pour plusieurs années », Alain Le Vern remet sur la table ce qu'il appelle la « pertinence économique » de la région. « Pour moi, c'est la Somme et le Calvados avec l'Eure et la Seine-Maritime » juge le président qui vante « le succès des politiques de coopération interrégionales ». A chacun sa Normandie. Et ce n'est pas fini !
Christophe Preteux

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Laurent Fabius reste à l'affût

La réforme des collectivités territoriales ?

« On annonce qu'on veut supprimer un échelon entre les départements et les régions, mais c'est du baratin. La seule volonté, c'est de réformer le mode de scrutin pour que la droite regagne des régions.

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jeudi 29 janvier 2009

François Sauvadet (NC) favorable à une fusion département-région

François Sauvadet, président du groupe Nouveau Centre (NC) à l'Assemblée, s'est dit, le 28 janvier, favorable à une "fusion" des départements et des régions dans le cadre de la réforme annoncée des collectivités territoriales. "Je suis favorable à une fusion", a dit le président du conseil général de Côte d'Or, devant l'Association des journalistes de la presse parlementaire.

Il veut ainsi "moderniser le groupe département-région" dans "un nouvel espace territorial" comprenant "une section départementale qui gèrerait la proximité et une section régionale".
François Sauvadet "ne pense pas" que la réforme soit "possible pour 2010", d'autant "qu'avec la fusion département-région, il y aurait nécessité de revoir le mode électoral et l'organisation territoriale". Un report des élections régionales, prévues en 2010, ne lui paraît fondé qu'en cas de "réorganisation" des collectivités territoriales. Sinon "cela apparaîtrait comme un moyen de différer une rencontre électorale".

Par ailleurs, au niveau communal, "l'espace d'action doit être les communautés de communes", a-t-il dit.

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Pierre Mauroy : « Le moment est venu d'anoblir les communautés urbaines »

- Vous avez accepté de participer à ces travaux parce que la question transcende les clivages ?

« Le président de la République m'a proposé de rentrer dans ce comité. Je lui ai dit que ces questions m'intéressaient. Je suis à l'origine des lois de décentralisation. Mais je lui ai précisé que j'avais une couleur politique et que je n'entendais pas en changer. »

- C'est aussi parce vous pensez qu'il faut relancer la décentralisation ?

« Le chantier est ouvert, il ne faut surtout pas le fermer. Depuis les lois de 1982, il y a eu sans cesse des poussées pour la décentralisation puis des périodes d'abandon. On est ici à la croisée des chemins. Ou bien on continue comme on l'a fait depuis 1982 ou bien on va plus loin. Il semble qu'on veuille aller plus loin, est-ce positivement ou négativement ? C'est toute la question. »

- Vous avez un doute ?

« J'ai un doute par rapport à ce que je lis dans la presse et dans les propositions de loi de députés de la majorité. Le font-ils à titre personnel, sont-ils plus ou moins téléguidés ? Je ne me prononce pas, mais je vois qu'ils avancent des propositions que je trouve quelques fois extravagantes. Mais je reste au comité avec mes idées, avec la volonté d'avancer mais certainement pas d'accepter un projet qui dénaturerait la décentralisation. »

- Quelles positions allez-vous défendre au moment de la rédaction du rapport ?

« Je peux rappeler les positions qui ont été les miennes. Ce n'est pas parce que je suis rentré au comité Balladur que je vais changer de peau ou varier dans mes convictions. Je souhaite pour le bien de la France et de ses institutions que nous puissions faire un pas en avant et que la décentralisation soit relancée. Ce serait vraiment malheureux si ce grand mouvement était enrayé. »

- Une relance qui passe d'abord selon vous par les communautés urbaines ?

« Les six premières communautés urbaines, dont celle de Lille, datent du retour du général de Gaule aux affaires et du gouvernement de Michel Debré, Depuis, le fait d'avoir des agglomérations organisées a permis aux communautés urbaines de faire un grand bond en avant, notamment au niveau de leur budget souvent supérieur à celui de la ville principale. Elles ont tellement réussi dans leurs activités que les communes ont accepté de leur donner des compétences nouvelles. C'est singulièrement vrai à Lille. Le moment est donc venu de les anoblir en leur donnant le statut de collectivité territoriale de plein exercice. Aujour-d'hui, elles ont le statut d'établissement public. »

- Comment seraient élus les conseillers communautaires ?

« La solution est celle que j'avais mise en place pour Paris et ses arrondissements. Le même jour, on vote dans les communes pour les conseillers municipaux et les conseillers communautaires en mentionnant sur les listes ceux qui aspirent à siéger à la communauté urbaine. C'est simple. »

- N'est-ce pas rajouter une couche au « millefeuille » territorial ?

« On dit "il y a trop de niveaux", on parle de millefeuille. On n'entend pas cela à l'intérieur des communautés urbaines. Les maires savent fort bien qui fait quoi et ils ont le souci d'utiliser les communautés urbaines. Dans les autres pays, il y a toujours trois niveaux : la région, le département ou son équivalent et la commune. Il faut en rester à trois niveaux. Avec nos 36 000 communes, la solution originale, c'est un niveau à deux étages, la commune et l'intercommunalité. Celle-ci doit se structurer dans le respect des communes. Je n'ai jamais eu le moindre désir de rayer les communes de la carte ! »

- À l'UMP, on parle beaucoup de fusion de la région et du département et de changement du mode de scrutin...

« Je n'ose pas croire que l'on va ainsi dénaturer la décentralisation. Je dis souvent que n'est pas encore né celui qui supprimera le département. Celui-ci a toute sa place dans la décentralisation. Il y a la région, institution de la modernité, de l'équilibre du territoire, du dialogue avec l'État, et il y a le département, institution de la proximité. »

- Cette proximité ne repose-t-elle pas sur le canton ?

« Pour ma part, j'ai toujours été pour la suppression des cantons. Il y a trop de différences de taille et de population. On veut des circonscriptions aussi égales que possible. On devrait bien le faire pour les cantons. Moi, j'ai toujours lutté pour un scrutin de liste pour le conseil général. Il permet en particulier et ce n'est pas rien d'assurer une place aux femmes. Si on parle de proximité, il faut se rapprocher du bassin de vie et d'emploi et ne pas rester à des circonscriptions artificielles pour satisfaire tel ou tel. Retourner au canton, c'est incompatible avec la marche du temps ! » •

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Alain Houpert plaide pour les Pays

Le sénateur Alain Houpert a écrit à Edouard Balladur, président du Comité pour la réforme des collectivités locales : « A l'heure où certaines voix s'élèvent pour sonner le glas des Pays, je plaide non seulement leur maintien mais aussi pour leur renforcement », explique le sénateur. « Il s'agit d'un espace de réflexion et de décision qui ne fait doublon avec aucune autre structure territoriale, qui permet des financements croisés pour réaliser des équipements à une échelle territoriale pertinente, plus vaste qu'un périmètre de communauté de communes, qui n'est pas de nature politique, ce qui permet à toutes les « bonnes fées » de se pencher avec bienveillance sur les projets qu'il porte et qui recueille l'adhésion unanime de la société civile pour construire des territoires plus équilibrés. »

« (…) La France est riche de sa diversité, qui façonne son identité nationale : c'est pourquoi un renforcement de la contractualisation des politiques publiques locales initiées par les Pays permettrait d'ouvrir de nouvelles perspectives transversales d'aménagement du territoire, plus propices à la symbiose entre les agglomérations et l'espace rural auquel elles sont adossées.

Loin de remettre en cause l'unité de notre territoire national, une telle démarche augurerait d'un nouvel équilibre entre l'urbain et le rural, chaque pays inscrivant son action dans une réflexion plus globale », conclut Alain Houpert dans ce courrier daté du 22 janvier.

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AMF, ADF et ARF devraient bientôt engager leurs travaux communs

"Ce n'est pas Balladur qui fera la loi" : comme beaucoup d'autres élus, Claudy Lebreton, le président de l'Assemblée des départements de France (ADF), semble compter sur les travaux parlementaires pour que le futur texte législatif de réforme des collectivités locales ne vienne pas "casser ce qui fonctionne bien aujourd'hui dans notre pays"... et entende le point de vue des départements. S'exprimant ce 28 janvier à l'occasion des voeux de l'ADF, Claudy Lebreton a indiqué que lui-même et les présidents de l'Association des maires de France et de l'Association des régions de France, Jacques Pélissard et Alain Rousset, continuaient à se rencontrer régulièrement sur ce dossier.
Les trois groupes de travail thématiques (réforme des institutions, clarification des compétences, finances et la fiscalité) communs aux trois associations, dont la création avait été annoncée il y a déjà plusieurs mois, devraient enfin se mettre en place la semaine prochaine pour tenter de déboucher sur une plateforme commune de propositions.
On relèvera enfin une petite phrase de Brice Hortefeux, le nouveau ministre des Affaires sociales (et ancien ministre délégué aux Collectivités), présent aux voeux de l'ADF : "J'ai l'impression qu'Edouard Balladur ne soupçonnait pas combien les collectivités locales étaient complexes."

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mercredi 28 janvier 2009

Aubry menace le gouvernement d'un conflit "grave" sur la réforme des collectivités locales

Martine Aubry a mis en garde mercredi la majorité contre tout changement des modes de scrutin aux élections locales lors de son audition devant la commission Balladur sur la réforme des collectivités territoriales.

"Nous pensons qu'il faut bouger, qu'il faut être toujours plus efficace, qu'il faut simplifier, mieux articuler, plus démocratiser, mais nous n'accepterons pas d'être complices d'une commission qui ne serait que le faux-nez d'une réforme visant à changer les modes de scrutin pour pouvoir changer la couleur politique des régions et des départements", a averti la Première secrétaire du PS lors d'un point presse après son audition. La gauche détient 20 régions métropolitaines sur 22, et la majorité des départements.

"Si cela devait être le cas, ce serait une affaire extrêmement grave. Nous sommes prêts à mobiliser tous les élus de gauche, et ça dépassera la gauche", a poursuivi Mme Aubry. "On n'utilise pas la République à des fins politiciennes ou pour son propre camp. Ce serait non seulement un casus belli, mais ce serait un coup de force contre l'esprit même de la République".

Composée de personnalités de droite et de gauche, la commission Balladur, chargée par Nicolas Sarkozy de faire des propositions sur la réforme des collectivités territoriales, doit remettre son rapport en mars. La commission pourrait proposer un rapprochement entre les départements et les régions.

Sans remettre en cause l'existence des départements et des régions, les parlementaires de la majorité ont proposé la semaine dernière d'aller vers une seule catégorie d'élus, les conseillers territoriaux, qui exerceraient leurs compétences dans les deux collectivités. Le groupe de travail de la majorité n'a pas tranché la question des modes de scrutin

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mardi 27 janvier 2009

Les auditions du Comité Balladur le 28/01

9 h 00 Martine Aubry, première secrétaire du Parti socialiste, maire de Lille, Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS à l’Assemblée nationale, maire de Nantes, Jean-Pierre Bel, président du groupe PS au Sénat, maire de Lavelanet, et Elisabeth Guigou, députée, secrétaire nationale Réforme de l’Etat et collectivités territoriales au PS

10 H 15 Xavier Bertrand, député, secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé, président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, maire de Meaux, et Henri de Raincourt, président du groupe UMP au Sénat


15 H 00 Michel Mercier, président du groupe Union centriste au Sénat, président du conseil général du Rhône

16 h 00 Philippe de Villiers, président du conseil général de la Vendée, président du Mouvement Pour la France

17 H 00 Claude Lise, sénateur, président du conseil général de la Martinique, et Victorin Lurel, député, président du conseil régional de la Guadeloupe

18 H 00 Alain Even, président de l’Assemblée des Conseils économiques et sociaux régionaux de France, président du Conseil économique et social régional de Bretagne

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Session extraordinaire les élus du Conseil Régional du Centre et du CESR ont débattu longuement de la Réforme

Au terme d'un débat riche et serein, les élus se sont prononcés sur le vote d'une motion proposée par la majorité, qui sera envoyée à la Commission Balladur dès ce soir.

Réunis hier en session extraordinaire les élus du Conseil Régional du Centre et du CESR ont débattu longuement de la Réforme des Collectivités territoriales souhaitée par le Président de la République, Nicolas SARKOZY.
Cette motion, qui se veut le fruit d'une réflexion régionale, propose de clarifier les compétences entre les collectivités locales, d'attribuer aux collectivités locales une réelle autonomie fiscale notamment pour les Régions, et de conserver l'élection régionale au suffrage universel afin de permettre aux habitants de véritablement choisir une politique pour leur région.

François Bonneau, Président de la Région Centre, a pour sa part insisté sur "la nécessaire réorganisation des collectivités locales, qui pourrait notamment éviter les doublons entre les financements croisés Etat - Région, les doublons dans les champs d'intervention sur la formation, l'éducation, l'économie. La notion de "bloc de compétences" est indispensable a t-il ajouté.

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lundi 26 janvier 2009

La mission sénatoriale poursuit ses travaux

La "mission temporaire sur l'organisation et l'évolution des collectivités territoriales", mission pluraliste créée par le président du Sénat en octobre dernier, lançait ce lundi 26 janvier son premier "débat décentralisé" avec un déplacement à Bordeaux. Surtout, depuis octobre, les auditions menées ont été nombreuses avec, entre autres, celles de plusieurs universitaires, de Pierre Dartout (Diact), de Claudy Lebreton (ADF), de Daniel Delaveau (ADCF), d'Alain Rousset (ARF), de Jean-Pierre Chevènement, de Jean-Pierre Raffarin, d'Edward Jossa (DGCL)... et, dernier en date, de Pierre Mauroy, membre du comité Balladur sur la réforme des collectivités.
L'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a marqué son attachement à la clause de compétence générale, a estimé que mettre fin aux financements croisés ne serait ni efficace ni réaliste et a considéré que l'intercommunalité doit continuer à fonctionner sur un mode "collégial". Son scénario de prédilection consisterait en fait à poursuivre la voie tracée par son Acte II de 2003 afin de "conjuguer le renforcement de la vocation de proximité du département et celui de la puissance économique de la région".
Pour sa part, Pierre Mauroy a profité de son audition, le 20 janvier, pour indiquer que le comité Balladur entrait maintenant dans une phase de synthèse et allait commencer à "recenser les points d'accord entre ses membres". L'artisan de l'Acte I de la décentralisation a évoqué l'idée d'une réforme des grandes métropoles avec la constitution d'une quinzaine de "communautés territoriales", ainsi que la constitution d'une collectivité du Grand Paris fusionnant les quatre départements de la petite couronne. Pour Pierre Mauroy aussi, le fameux rapprochement des conseils généraux et des conseils régionaux semble hasardeux et peu souhaitable, de même que la suppression de tout financement croisé ou l'abandon de la clause générale de compétences.

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Yves Krattinger : veiller à ne pas "déstabiliser les collectivités"

Parallèlement aux travaux du comité Balladur, une mission sénatoriale planche elle aussi sur la réforme des collectivités. L'un de ses deux rapporteurs, le sénateur PS de Haute-Saône Yves Krattinger, dévoile les premières pistes dégagées par cette instance - et prévient que le Sénat se posera en gardien des collectivités.

Localtis : Quelle est la feuille de route de la mission sénatoriale ?

Yves Krattinger : Il serait inimaginable que le Sénat ne donne pas le ton sur une éventuelle réforme de l'organisation des collectivités territoriales. La mission que préside Claude Belot et dont j'ai l'honneur d'être le rapporteur avec Jacqueline Gourault travaille essentiellement avec cette idée pour toile de fond. En outre, la réforme concernera beaucoup d'élus. Et si elle est votée et mise en oeuvre au canon, elle aura des difficultés à aboutir. C'est ce que nous souhaitons éviter. Ceci étant, la mission sénatoriale travaille à son rythme en poursuivant ses objectifs propres, donc indépendamment de la réflexion que mènent d'autres types d'instances, y compris le "comité Balladur". Nous nous réunirons jusqu'à fin mars avec pour but de remettre au printemps notre rapport au président du Sénat.



Au fil des auditions, un consensus se dégage-t-il sur un corps de propositions ?

Les membres de la mission sont tous d'accord sur le constat de la grande diversité des territoires. Qu'y a-t-il en effet de commun entre les départements de la première couronne d'Ile-de-France et un département rural comme la Haute-Saône dont la principale agglomération atteint à peine 30.000 habitants ? Peu de choses. L'enseignement qu'on peut en tirer est qu'il ne faudrait pas que la réforme soit uniforme. Les membres de la mission, comme les personnalités auditionnées se rejoignent ensuite sur la nécessité de consolider l'intercommunalité. L'atomisation de la France en 36.000 communes est un handicap aussi bien pour les territoires que pour notre pays. L'intercommunalité a certes été une révolution. Mais elle n'est peut-être pas allée aussi loin qu'on aurait pu le souhaiter. Par conséquent, il faut achever la carte intercommunale dans un délai rapide. Sur les moyens d'approfondir l'intercommunalité, le débat est un peu plus vif. Faut-il accélérer les transferts de compétences des communes vers les communautés ? Faut-il plutôt doter celles-ci de nouvelles compétences obligatoires, en plus de l'aménagement du territoire et du développement économique ? Nous n'avons pas tranché. Ensuite, le consensus n'est pas général, mais il est assez large sur la nécessité d'améliorer la lisibilité de l'intercommunalité au regard de nos concitoyens. L'application des règles de la loi PLM aux communautés urbaines et aux communautés d'agglomération semble assez évidente. Dans ces dernières, leur mise en oeuvre va toutefois se heurter à certaines difficultés du fait de la présence de petites communes. De plus, dans les communautés de communes, il n'existe pour l'heure pas de solution consensuelle. L'option consistant lors des élections municipales à flécher les candidatures sur les listes, reste à confirmer.



Certains, à l'UMP notamment, prônent un rapprochement entre le département et la région. On a même parlé de "fusion". Qu'en pensez-vous ?

Je mets en garde contre une réforme qui déstabiliserait les collectivités, qui représentent aujourd'hui près des trois quarts de l'investissement public de notre pays. La fusion des départements au sein des régions paraît sur le papier assez facile à faire. Dans la réalité, ce serait sans doute autre chose. Les auditions conduites par la mission montrent de plus que l'idée ne répond pas vraiment aux enjeux des territoires. Ce qui se dégage, c'est plutôt l'existence de relations très fortes entre les communes, leurs groupements et les conseils généraux. Au sein de ce trio, le département joue un rôle essentiel en tant qu'outil des solidarités sociales et territoriales. Il s'agit donc de renforcer ces relations, au nom de la cohésion territoriale. En effet, les communes sont loin d'être égales en termes de richesse, les intercommunalités non plus. Or, c'est à l'échelle du département que la redistribution des richesses fonctionne le mieux aujourd'hui. L'échelon régional apparaît quant à lui comme étant plus stratégique, en relation avec l'Etat, sinon avec l'Europe.



Quel est l'avis de la mission sur la suppression de la clause générale de compétence des départements et des régions, qui fait partie des pistes de réforme les plus souvent citées ?

C'est un sujet qui fait débat. Mais aussi bien du côté des membres de la mission que de celui des personnalités auditionnées, il y a une majorité contre sa suppression. En effet, la clause générale de compétence permet à une collectivité de répondre de manière originale à un grand nombre de questions de nos concitoyens. Les départements s'en servent par exemple pour intervenir dans des domaines essentiels comme la téléphonie mobile et le haut débit. Donc en dehors du champ de leurs compétences. Mais la carte de France de la téléphonie mobile et celle du haut débit seraient loin d'être aussi avancées s'il ne fallait compter que sur l'Etat. Certains souhaitent quand même la suppression de la clause générale de compétence. Il y a en revanche un quasi consensus sur la nécessité de mieux préciser les compétences des collectivités et d'effectuer dans ce domaine un certain remembrement. On pourrait ainsi constituer des blocs de compétences très homogènes. Ensuite, dans le champ de la clause générale de compétence, il s'agirait de faire jouer la subsidiarité - il revient au mieux placé d'agir - en particulier quand il existe des vides. En parallèle, il faudra que l'Etat cesse de conserver des services locaux dans les champs des compétences qui ont été décentralisées. S'il y a des redondances, elles sont en effet plutôt du côté de l'Etat. Certaines des personnalités que nous avons auditionnées demandent même que celui-ci aille jusqu'à déléguer le pouvoir réglementaire. En tout cas, l'Etat doit aller jusqu'au bout de la logique de la décentralisation et passer un véritable pacte avec les territoires.



En tant que président du conseil général de la Haute-Saône, quelles évolutions vous semblent nécessaires à l'échelon départemental ?

Le département est une réalité différente selon que l'on se situe en Haute-Saône, en Haute-Marne, dans le Rhône, l'Essonne, ou les Hauts-de-Seine ! Toute réforme devra partir de ce constat. Il faudrait d'abord redécouper les cantons pour améliorer de manière significative la représentation des zones urbaines. Je ne dis pas que tous les cantons doivent être égaux par leur population. Mais en tout cas, on ne peut plus continuer avec des cantons de 500 ou 1.000 habitants. Ensuite, il faudrait compléter les compétences des départements selon une logique de blocs, en particulier dans le secteur social. Sur le plan électoral, les départements ne doivent plus être renouvelés tous les trois ans, mais seulement au bout de six ans. Enfin, on pourrait changer l'appellation "conseiller général" par celle de "conseiller départemental" qui serait plus claire pour nos concitoyens.



Sur la modernisation de l'organisation des collectivités territoriales, quelles sont vos préconisations personnelles ?

En qualité de rapporteur, je me suis abstenu jusque-là de mettre en avant mes positions personnelles. Je livrerai donc seulement quelques angles d'approche. Je pense qu'il faut une loi relativement offensive qui établisse un contrat entre les territoires et un Etat garant de la cohésion nationale. Ce contrat ne peut reposer que sur la confiance, alors que depuis plusieurs années s'est instauré un climat de défiance. Les compétences fondamentales devront être mieux partagées pour éviter au maximum les doublons. Cela nous amènera certainement à signer l'acte de décès des pays, ce qui n'empêchera pas à certains d'entre eux, en particulier les plus anciens, de poursuivre leur vie. Enfin, il faut que la loi rende possible l'expérimentation de la fusion entre départements ou régions. De plus, si quelques départements urbains veulent se fondre dans une intercommunalité parce que leurs périmètres se recouvrent, il faut aussi que la loi le permette.

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Le Conseil économique et social de Rhône-Alpes veut une réforme pour des régions " stratèges"

Le Conseil économique et social de Rhône-Alpes a adopté un avis sur la réforme des collectivités locales . Le Conseil souhaite une réforme rapide pour que l’échelon régional soit plus visible et plus efficace.

La réforme des collectivités territoriales devrait démarrer dans les mois prochains. Le Conseil régional de Rhône-Alpes débattra à la fin de la semaine des pistes étudiées par ailleurs par le Comité pour la réforme des collectivités présidé par Edouard Balladur.

Le Conseil économique et social de Rhône-Alpes, présidé par Bruno Lacroix, a exprimé le mardi 20 un avis. Le CESR estime qu’il faut clarifier la place de la Région. « Celle-ci a encore du mal à s’imposer comme collectivité à vocation stratégique, alors que les acteurs socioéconomiques l’identifient de plus en plus comme telle et peuvent mettre en avant le CESR ».

Or, par sa taille, avec huit départements, une population importante, un territoire vaste, Rhône Alpes présente la bonne échelle pour un échelon fort entre le département et l’Etat. Le Conseil économique et social se demande aussi la clause d’intérêt général, qui permet à toutes les collectivités d’agir dans tous les domaines, a un intérêt hors du niveau communal et intercommunal. En clair, il faudrait que la Région n'intervienne que dans certains domaines en restant une collectivité " stratège".

Principe de subsidiarité

Le CESR « appelle de ses vœux une gouvernance dans l’application du principe de subsidiarité entre tous les niveaux : l’Etat ; le couple de proximité Département-communes et intercommunalité ; le couple stratège Etat-Région. » Bernard Pouyet et Jean Vanoye, vice présidents, ont redit chacun lors de leurs interventions, la nécessité de simplifier. Il ne faudrait ainsi pas plus de deux collectivités intervenantes sur des projets, pour éviter la multiplication des intervenants qui compliquent les montages.

Le Conseil économique et social propose huit pistes de réflexion et d’interrogation : géométrie variable pour les ensemble territoriaux ; statut pour les aires métropolitaines ; loi PLM pour le niveau communes/intercommunalités ; pouvoir prescriptif es collectivités locales. Le CESR demande le renforcement de la « société civile organisée » que constitue le CESR. Il faut en effet rappeler que le CESR réunit des représentants du monde des salariés, des employeurs, de l’artisanat, de l’agriculture, du monde associatif. Le CESR veut réfléchir aussi à l’organisation de l’Etat face aux collectivités, une clarification du système des finances locales et une réflexion sur les conséquences sur l’institution régionale.

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dimanche 25 janvier 2009

ITV de François Rebsamen

Pour Sarkozy, la question n'est pas : « il y a trop de collectivités en France ». C'est : « il y a trop de collectivités locales de gauche ».

LBP. - Justement, trouvez-vous qu'il y a trop de niveaux de collectivités en France ?

FR. - On a le même niveau que dans d'autres pays. En revanche, il faut éviter que de nouvelles structures administratives se développent autour des Pays. Il faut favoriser le principe de subsidiarité. Quand une collectivité de proximité peut faire mieux qu'une collectivité de niveau supérieur, il faut que ce soit la collectivité de proximité qui prenne la main. Je suis pour que les communautés de communes, d'agglomérations ou urbaines puissent assumer, si elles le souhaitent, le social sur leur territoire.

LBP. - Le social, c'est de la compétence du conseil général ?

FR. - La France est tellement variée. Dans l'Essonne, la ville la plus importante regroupe 100 000 habitants. (…) D'où le rôle du conseil général.

LBP. - Et dans le cas de la Côte-d'Or ?

FR. - Je ne voulais pas prendre cet exemple. Quand vous avez l'aire urbaine du dijonnais qui compte 350 000 sur 500 000 habitants, il faut une complémentarité entre l'action du conseil général et cette aire urbaine.

LBP. - Et qu'en est-il ?

FR. - Elle n'existe pas vraiment aujourd'hui.

LBP. - Faut-il faire élire le président du Grand Dijon par les habitants du Grand Dijon ?

FR. - Il faut pouvoir identifier les futurs conseillers communautaires. En revanche, je suis contre l'élection au suffrage universel du président d'une communauté urbaine.
LBP. - Pourquoi ?

FR. - Ce serait entrer en conflit de légitimité avec les maires. Je suis pour les communes.
LBP. - La réduction du nombre de communes, qu'en pense le sénateur ?

FR. - Surtout pas. Mais il faut créer des communautés de communes. Il faut que les petits maires continuent leur travail de proximité indispensable.

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Olivier Négrin, Lyon 2: « La fiscalité locale est archaïque, inégalitaire et coûteuse »

Professeur de droit public, spécialiste de finances publiques, Olivier Négrin est aussi doyen de la faculté de droit et science politique de Lyon 2.

Quelles sont les évolutions de la fiscalité locale ces dernières années?

Il y a deux tendances : d’abord l’alourdissement de la fiscalité du point de vue du contribuable. C’est vrai pour toutes les collectivités locales et surtout pour les Régions. En six ans, leur fiscalité a augmenté en moyenne de 54% contre 20% pour les communes et communautés de communes. La deuxième tendance est la complexification du système fiscal local.

Due à quoi?

Comme ce système présente des défauts, le législateur les corrige régulièrement tout en maintenant les grandes structures. Résultat : on complique l’ensemble. Ainsi, sur 30 ans il y a plus de 70 lois qui s’empilent pour modifier la fiscalité locale.

Quels sont ces défauts que vous évoquez?

Je dirais d’abord que la fiscalité locale est archaïque, issue des impôts révolutionnaires. Il y a des textes de cette époque qui sont encore applicables comme par exemple l’exonération de ce qui est devenu la taxe professionnelle, pour les vendeurs de statuettes en plâtre! Ensuite, il y a des inégalités entre collectivités locales, et donc entre contribuables.

Pour le contribuable, est-il préférable d’être dans une commune riche ou dans une commune pauvre?

Fiscalement il vaut mieux être pauvre dans une commune riche que riche dans une commune pauvre.

Serait-il possible d’attribuer chaque impôt local à une seule collectivité?

Ce serait très souhaitable car actuellement les collectivités se partagent les cinq taxes : habitation, professionnelle, foncières bâti et non bâti et enlèvement d’ordures ménagères. Cela pose un problème de visibilité, le contribuable ne sait pas où va son argent. Au passage, je signale que le coût de gestion par l’administration, mais qui est mis in fine à la charge des collectivités, est considérable.

Quelle collectivité perçoit le plus d’impôts locaux?

En chiffres bruts 2006 ce sont les communes françaises avec 25 milliards d’euros, puis les départements avec 18 milliards, et enfin les Régions avec 4 milliards.

Une réforme de cette fiscalité est-elle envisageable?

Depuis 30 ans les rapports s’accumulent sans résultat. Je crois que cette réforme accompagnera celle de l’organisation territoriale, avec notamment le transfert de l’autorité fiscale aux Régions et communautés de communes.

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samedi 24 janvier 2009

Xavier Bertrand "brève sur la réforme"

En milieu de semaine, il sera entendu par Edouard Balladur sur le projet de big bang territorial, autre réforme sur laquelle il se fait fort de «mobiliser les militants».

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Fusion départements/région: le PS contre

Source : AFP

Le PS, s'élevant contre une réforme des collectivités locales qui servirait de "prétexte à des manoeuvres électorales", a réclamé aujourd'hui le maintien des élections régionales en 2010 et rejeté une fusion des régions et des départements.

Le secrétariat national du parti a adopté mardi une note sur le sujet, élaborée par la secrétaire nationale Elisabeth Guigou, avant l'audition le 28 janvier de Martine Aubry par le comité Balladur chargé d'une mission sur la simplification de l'organisation territoriale.

Un premier texte de Mme Guigou avait suscité de vives critiques chez les sénateurs PS, notamment ceux proches de Ségolène Royal, critiques dont l'ancienne garde des Sceaux a tenu compte.

"Nous n'acceptons pas que la réforme de l'organisation territoriale soit le prétexte de manoeuvres électorales" pour empêcher la réédition des victoires de la gauche aux régionales, municipales et cantonales, prévient le PS.

Il revendique le respect des "dates des élections locales" et notamment "que les élections régionales aient lieu comme prévu en 2010

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vendredi 23 janvier 2009

Une démocratie d'élus par Jacques Julliard

Faut-il supprimer le département ?
Grave question, qui paraît au départ anodine, mais qui est de nature à faire fleurir les fourches aux six coins de l'Hexagone. Cette suppression, préconisée par la commission Attali, conjointement à l'abolition du monopole des chauffeurs de taxi, suffit à diaboliser l'ensemble des travaux d'un aréopage à la fois docte et farfelu. Songez que tout récemment encore la suppression envisagée des numéros de département sur les plaques minéralogiques des voitures a été ressentie comme un véritable attentat culturel, un peu comme si l'on abolissait d'un coup la tour Eiffel, les romans de Jean d'Ormesson, le fromage de Roquefort et l'imparfait du subjonctif. Il s'est d'ailleurs produit depuis peu un étrange chiasme sémantique.
Sous la IIIe République, le département, institué par la Révolution, était la circonscription administrative par excellence, tandis que la province, souvenir de l'Ancien Régime, restait chargée d'un grand passé culturel et identitaire. Aujourd'hui, c'est la région, héritière mutatis mutandis de la province, qui tend à devenir la circonscription administrative majeure, tandis que le département est désormais une petite patrie, sentimentale et culturelle. Ah ! la petite musique giralducienne qui émane aujourd'hui, de pair avec la nostalgie du tableau noir et de l'encre violette, des Deux- Sèvres, du Lot-et-Garonne ou du territoire de Belfort !
Et pourtant, convenons-en : si le département n'existait pas, on ne l'inventerait plus. Ou plutôt si : mais sous une autre forme. Non tel qu'il se veut aujourd'hui, une incarnation républicaine du principe de subsidiarité et un véritable concurrent de la région; mais bien comme une subdivision de cette dernière, ce qui changerait tout ! La plupart des pays étrangers possèdent comme la France trois niveaux administratifs en dessous de l'Etat. L'Allemagne des Länder possède aussi des Kreise (districts) et, bien entendu, des communes trois fois moins nombreuses qu'en France. Aussi bien n'est- ce pas l'empilement des collectivités qui fait problème chez nous, mais la prétention à l'autonomie de chacune d'entre elles. Un pays cartésien, la France ? Vous voulez rire ! Un tas de petites chefferies locales, de principautés, de châtellenies, habiles à exciter le sentiment antiparisien; un sentiment du reste bien ambigu puisqu'il a pour contrepartie la prétention de chacun à traiter directement avec le pouvoir central, en dehors de toute hiérarchie. La France n'est pas unitaire, elle est anarcho-monarchiste; elle déteste le fédéralisme et la pyramidalité; elle ne connaît dans la tradition jacobine que l'individu et le souverain.


C'est pourquoi, dormez en paix braves gens : personne, ni dans le comité Balladur, ni au Parlement, ni au gouvernement, ni dans l'opposition, ne songe à faire la peau du département, encore moins à priver les populations de leur préfet et de sa belle casquette galonnée. Le débat est pourtant vif et chargé de conséquences, entre ceux qui se contenteraient d'une répartition des compétences (à la région, l'économique; au département, le social et le culturel) et ceux qui voudraient que le département soit ramené au statut de subdivision administrative de la région. Comme la répartition des compétences est déjà à peu près acquise aujourd'hui, les premiers sont en réalité partisans d'un statu quo légèrement rafraîchi sur les oreilles. Quant aux autres (dont je suis), cela ne les empêche pas d'aimer le département, de le respecter (comme la marine française). Le clivage n'est d'ailleurs pas politique : il y a des départementalistes de gauche et des régionalistes de droite; mais l'inverse est aussi fréquent.
L'autre mutation administrative en cours, qui tend à substituer progressivement l'intercommunalité (communautés de communes, d'agglomération, communautés urbaines) aux 36 000 communes qui ont fait la France au même titre que ses 36 rois et ses 360 fromages. Cette évolution, que l'on a crue longtemps contraire au génie national, se fait somme toute sans bruit et sans heurt. Elle est en train de remodeler le paysage administratif resté immuable pendant des siècles et à faire des maires des grandes villes l'équivalent de ce qu'est le président à l'échelle nationale. Ce présidentialisme local conduit sans aucun doute à une transformation profonde de nos moeurs politiques, au détriment du Parlement et au profit de l'échelon local. D'autant plus que l'action municipale est à la fois porteuse de sagesse et de démocratie. Le comportement des acteurs de la vie municipale est des plus instructifs. Pour ne prendre que l'exemple du Parti socialiste, les débats un peu stériles entre «royalistes» et «lamartiniens» qui se déchirent à l'échelle nationale sont largement oubliés sur place au profit d'une action proche des soucis des populations. Selon qu'il est à Paris ou dans son fief, le notable présente deux faces différentes.


Une seule constante : un solide attachement au statu quo. Toute réforme des collectivités locales qui aboutirait à réduire le nombre des fonctions à remplir, donc des postes à pourvoir, se heurtera, n'en doutons pas, à l'hostilité résolue du corps notabiliaire, gauche et droite confondues. Plutôt que de concevoir une organisation hiérarchisée des pouvoirs locaux, la plupart des élus penchent vers la constitution de deux couples : l'un de la proximité, avec la commune et le département; l'autre de l'innovation économique, autour de l'intercommunalité et de la région. Une véritable usine à gaz; une démocratie d'élus, et non d'électeurs.
La logique voudrait pourtant que l'on tende, à terme et par étapes, à la résorption des communes dans une communalité plus vaste et du département, dans une régionalité plus vaste. Sans, bien sûr, abolir aucun de ces échelons, mais en les hiérarchisant en une pyramide unique et continue. La France locale en deviendrait plus lisible aux citoyens, la fiscalité plus facile à organiser, les projets plus rapides à réaliser, beaucoup de doubles emplois, du sommet de la hiérarchie à la base, pourraient être éliminés. La résistance ne viendra pas des populations, mais des élites locales qui, comme toutes les élites, détestent le changement.

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jeudi 22 janvier 2009

Courrier des maires : Les régions réclament un renforcement de la décentralisation

Les régions réclament une nouvelle étape de la décentralisation, avec des compétences qui ne soient plus partagées avec l'Etat, a annoncé, le 20 janvier 2009, le président (PS) de l'Association des régions de France (ARF), Alain Rousset.
Le président de la région Aquitaine demande "l'acte III de la décentralisation qui renforcerait les régions avec des compétences qui ne soient plus partagées avec l'Etat". Il juge nécessaire d'introduire la "notion de chef de file, pour qu'on sache qui fait quoi sur le territoire, et que les choses soient claires", donnant pour exemple le département qui pourrait être chef de file pour les relations sociales, ou la région chef de file pour le développement économique.

"Monstre administratif"

Alain Rousset se prononce pour le maintien du mode actuel d'élections régionales, mis en place par Nicolas Sarkozy quand il était ministre de l'Intérieur. "Il nous a permis d'être stables depuis 2004", affirme-t-il.
En revanche, il souligne l'hostilité des régions à une fusion avec les départements, qui "donnerait naissance à un monstre administratif". De la même manière, il qualifie de "solution la plus débile" la création de conseillers territoriaux siégeant à la fois aux assemblées régionales et aux assemblées départementales. Une création qui pourrait revêtir un caractère inconstitutionnel.

Plan de relance
Le président de l'ARF préconise un deuxième plan de relance économique qui clarifierait les compétences entre les régions et l'Etat. Il regrette que le premier plan ait été établi sans concertation avec les régions, alors qu'il met celles-ci à contribution. En dehors de 4 milliards d'euros pour les entreprises, le plan de relance est fondé sur le partage des compétences entre l'Etat et les collectivités locales, a-t-il relevé. Il s'agit du "rattrapage des retards des contrats de plan entre l'Etat et les régions derrière lesquels se trouvent nombre d'opérations ferroviaires, routières, ou universitaires" (dix-huit mois de retard, a-t-il indiqué, citant le ministre chargé de la Relance, Patrick Devedjian) et du développement des TGV, pour lequel l'Etat a demandé aux collectivités de payer autant que lui.

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Le lourd "millefeuille territorial"

Par Jean-Luc Bœuf, directeur général des services du Val-d'Oise - Source : Rubrique Opinion - La Tribune

Une catachrèse. C'est ce qu'est en passe de devenir le "millefeuille territorial". Le terme désigne une figure de style tellement galvaudée, que l'on en oublierait le sens initial. Pour l'instant du moins, cette métaphore culinaire circule de bouche en bouche pour dresser un constat unanime : il faut clarifier, simplifier et économiser dans l'organisation institutionnelle locale.

Quarante ans après l'échec du général de Gaulle, 2009 pourrait bien voir se concrétiser la volonté du gouvernement de réformer les collectivités locales. La magie des chiffres ronds pourrait opérer d'autant mieux quand l'on sait qu'en 1979 déjà, un certain Nicolas Sarkozy avait consacré son mémoire de DEA de sciences politiques au référendum du 27 avril 1969 portant sur le Sénat et la régionalisation.

En l'état, le débat actuel échappera difficilement à deux risques majeurs. Le premier est celui d'une saturation de la réflexion par les élus de la majorité, au travers de l'énumération de mesures aussi floues que contradictoires, sans réplique audible de la part de l'opposition. Cette dernière a de plus laissé échapper un thème qui lui appartenait historiquement. Le deuxième risque est celui d'un enlisement dans le consensus enchanté, sous la pression des corporatismes, au corps défendant d'Edouard Balladur, qui déclare refuser le statu quo.

Soyons constructifs et osons critiquer la méthode d'Edouard Balladur, qui est théorique, illusoire et en chambre  ! Théorique, car le comité veut réfléchir à une refonte complète du système, façon jardin à la française, prêt à multiplier les exceptions chaque fois que surgit un problème. En Ile-de-France par exemple, on voit mal comment le problème des transports en commun se résumerait à une réorganisation entre Paris, petite et grande couronne, alors que le réseau ferroviaire - en étoile - dessert a minima toute l'Ile-de-France. On renoncera à tout redécoupage intempestif de la carte administrative, sous peine, aussi cartésien fût-il et justement pour cela, de voir les nouveaux périmètres tout aussi vite frappés d'obsolescence.

Illusoire, car comment envisager de nouveaux transferts de l'Etat, alors que ceux prévus depuis 2004 n'ont pas encore été digérés ? Comment prétendre vouloir ne pas porter atteinte au principe d'autonomie financière, alors qu'il n'existe pas dans les faits ? L'enjeu principal est de retisser des liens de confiance entre Etat et collectivités locales, dont les relations se dégradent.

En chambre, car sous couvert d'indépendance, le comité travaille en chambre, vouant un véritable culte au secret, au point que le lancement de son site Internet ad hoc est resté confidentiel. Depuis son unique déplacement en dehors du périphérique, l'ancien député de Paris laisse désormais venir à lui les petits - et les grands - élus locaux. Toute la province vient lui faire allégeance, ou peu s'en faut. Au mépris de la démocratie, puisque les citoyens sont de facto exclus du débat.

Il convient dès lors de traiter l'avenir de la décentralisation de manière macro et non pas niveau de collectivité par niveau de collectivité. Et sans céder aux corporatismes en tous genres. Le fond de la réforme des collectivités s'articule donc de trois pivots. Un pivot institutionnel, un pivot financier et un pivot fiscal.

Un pivot institutionnel  : la possibilité d'évolutions différenciées, au regard des possibilités laissées par le législateur aux collectivités ultramarines depuis la révision constitutionnelle de 2003. Véritables pionnières en la matière, les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélemy se sont détachées de la Guadeloupe en passant, chacune, du statut de simple commune à celui de "COM" (collectivité d'outre-mer) où une assemblée territoriale unique exerce les compétences communales, départementales et régionales  ! L'intercommunalité mérite quant à elle un traitement spécifique, au travers d'un projet propre à lui donner un nouveau souffle.

Un pivot financier : la limitation du nombre de cofinanceurs d'un même projet. Cette mesure simple obligerait chaque collectivité à se recentrer sur ses compétences phares, pour plus de lisibilité. Elle mettrait fin par la même occasion aux effets pervers des tours de table pléthoriques, des logiques de guichet.

Un pivot fiscal enfin : la répartition du produit de certains impôts nationaux. Les collectivités locales percevraient une fraction de la TVA. Ce serait la garantie d'un prélèvement lisible et acceptable, car prélevé à la source, sur des bases larges et à faible taux, sans souci de localisation.

Plutôt que de poser cent questions comme le fait Edouard Balladur, il serait bon de répondre à la principale d'entre elles  : quand allons-nous sortir le débat du périphérique et le porter sur la place publique ? Certes, aucun Français n'est totalement indifférent au sort de sa commune, de son département, de sa région - ou même de son numéro de plaque minéralogique ! - mais aucun contribuable n'est indifférent à ses avis d'imposition non plus ! La tenue d'une conférence de consensus national semblerait aller de soi. Chacun aurait donc son mot à dire et un peu de pédagogie ne ferait de mal à personne. Il va de soi que cette conférence se tiendrait en région et pourquoi pas de manière itinérante.

Par son ampleur et son impact sur les Français, la réforme requiert l'organisation d'un référendum d'initiative présidentielle. Gageons que, bien préparée en amont, elle n'échouera pas sur les plages de l'incompréhension ou, pire, de l'indifférence générale.

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ITV de François Berthelon (Pdt du CESR Bourgogne)

Le Conseil économique et social régional concourt par ses avis à l'administration de la Région. Les CESR sont concernés par la réforme des collectivités locales. A l'occasion des vœux, présentés mardi dans les locaux de l'hôtel de région, le président Berthelon n'a pas caché son inquiétude pour l'avenir de cette assemblée consultative.

Le Bien public. - Rappelez-nous la composition et le rôle d'un CESR ?
François Berthelon. - Il s'agit d'un organe consultatif composé de 74 membres désignés pour six ans et issus de la société civile : syndicats, fédérations, associations, chambres consulaires… Préalablement à leur examen des projets par le conseil régional, le CESR est obligatoirement saisi pour avis. Il peut également se prononcer et conduire des études sur tout dossier à caractère économique, social ou culturel.

B.P. - Pourquoi redoutez-vous cette réforme ?
F. B. - Parce que les députés en charge de ce dossier portent un regard négatif sur le CES (national) et donc sur les CESR (régionaux). Le CES a été comparé « à une tour de Babel dont il faudrait enlever des étages ».

B.P. - Quelle est la teneur de la réforme ?
F. B. - Elle repose la question de la composition du CES et des CESR. Il est question de rajouter au sein de ces assemblées des experts en environnement. Je me méfie des experts qui vont se pencher sur les mêmes questions que nous. L'environnement a toujours été au cœur de nos préoccupations. Six experts environ rejoindraient ainsi chaque CESR. Se posent bien sûr les questions suivantes : va-t-on vers une suppression de six de nos membres ?
L'avenir de l'assemblée n'est-il pas en jeu ?

B.P. - Etes-vous opposé aux réformes en général ?
F. B. - Pas du tout, si le sens de la réforme va vers une reconnaissance de notre travail et une évolution intelligente. Nous nous revendiquons du monde socio-économique. Nos diversités enrichissent nos travaux et nos réflexions. Il faut respecter ce laboratoire d'analyse et de confrontations. Mais là, les choses s'emballent, la réflexion a été conduite en moins de deux mois ! Si la réforme consiste à envoyer des experts, c'est comme s'entendre dire que nous ne sommes pas assez bons. Le fond du problème, c'est qu'il n'y a eu aucune concertation. Nous avons demandé à être reçus par la commission Balladur. Le rendez-vous a été fixé au 28 janvier…

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L'UMP écarte les départements au profit des métropoles

Source : Les Echos

La doctrine des députés et des sénateurs de la majorité sur la réforme des collectivités locales se précise à grands pas. A un peu plus d'un mois du rendu des propositions du rapport du comité Balladur, les deux groupes de l'UMP viennent de s'accorder sur les grands principes qu'ils entendent défendre dans le débat législatif à venir après l'été. Leurs membres ont validé, hier au Sénat, le rapport du groupe de travail de la majorité parlementaire constitué au début de l'automne dernier, peu avant que le chef de l'Etat n'installe la mission de l'ancien Premier ministre.

Conçu pour en éclairer les travaux, ce document d'orientation se veut exemplaire du travail de « coproduction » parlementaire cher à Jean-François Copé, le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale. Emmené par Xavier Bertrand, promu secrétaire général de l'UMP, et accompagné d'Henri de Raincourt, le président du groupe UMP au Sénat, le député de Seine-et-Marne assurera mercredi prochain le service après-vente de cet ensemble de propositions devant le comité Balladur.

Au premier rang des chaudes recommandations exprimées par les parlementaires UMP figure le renforcement du couple communes-intercommunalités. Les premières conserveraient ainsi seules la clause de compétence générale dont bénéficient aussi les régions et les départements. Libres à elles de transférer telle ou telle responsabilité aux intercommunalités qui, dès lors, les exerceraient seules. Pour la désignation des représentants des communautés, le groupe de travail animé par Jean-Patrick Courtois, sénateur de Saône-et-Loire, et Dominique Perben, député du Rhône, propose de flécher leur nom sur les listes en lice dès les municipales de 2014, sans plus.

Plus spectaculaire, les parlementaires proposent de créer un statut de « grande métropole », réservé aux pôles urbains de plus de 500.000 habitants, soit moins d'une dizaine. Des territoires d'où s'effaceraient les communes, les intercommunalités et surtout le ou les départements, au profit d'une seule et même collectivité (par exemple Lyon pourrait absorber tout ou partie du Rhône et des départements voisins). En lieu en place de leurs assemblées, siégerait un « conseil métropolitain » aux membres élus sur le modèle de la loi PLM. Un schéma que beaucoup d'élus de gauche partagent et défendent. Ces derniers jours, Pierre Mauroy, qui siège au comité, ne se prive guère de le faire savoir, y compris pour Paris et sa première couronne.

C'est beaucoup moins vrai s'agissant du projet de resserrement du couple départements-régions, que les parlementaires UMP approuvent des deux mains. Ceux-ci souscrivent à l'idée d'un « regroupement des régions et/ou des départements sur la base du volontariat ». Leur groupe de travail propose aussi et surtout d'évoluer vers une « seule catégorie d'élus, des conseillers territoriaux, pour exercer les compétences départementales et régionales ». Un scénario cauchemar pour l'Association des régions de France (ARF), dont le président, le socialiste Alain Rousset, a estimé mardi qu'il « donnerait naissance à un monstre administratif ».

L'accouchement s'annonce délicat, les parlementaires UMP n'ayant pu dégager un consensus fort sur le mode de désignation de ces conseillers territoriaux. « Le débat est assez ouvert », indiquait hier Dominique Perben. Entre un scrutin mixte (uninominal majoritaire en milieu rural, proportionnel en milieu urbain) après redécoupage des cantons, un scrutin à la proportionnelle par arrondissements et un scrutin à la proportionnelle sur une base départementale, le débat n'est pas tranché.

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mercredi 21 janvier 2009

L’UMP veut moins d'élus locaux, mais pas touche à la région ou au département

Le patron des députés UMP Jean-François Copé s'est prononcé le 21 janvier, avec d'autres parlementaires de la majorité, en faveur d'une réduction du nombre d'élus locaux, mais contre la suppression de la région ou du département. "Il y aura moins d'élus locaux et on l'assume", a déclaré Jean-François Copé en présentant à la presse une "synthèse des travaux des parlementaires de la majorité sur la réforme des collectivités locales".
Pour cela, ils proposent "une seule catégorie d'élus, des conseillers territoriaux, pour exercer les compétences départementales et régionales".

Les parlementaires UMP suggèrent aussi "le regroupement des régions et/ou des départements, sur la base du volontariat". Dans ce schéma, l'Alsace - deux départements - pourrait former "une collectivité unique" et les deux Savoies fusionner, a illustré le sénateur Henri de Raincourt. En revanche, "supprimer un échelon est contraire à la Constitution", a rappelé l'ex-Garde des Sceaux Dominique Perben. "Ce serait une erreur majeur de le préconiser", a ajouté Jean-François Copé qui ne veut pas "rouvrir la guerre entre régionalistes et départementalistes. Les deux camps ont de bons arguments".
Actuellement, 20 des 22 régions et une majorité de départements sont aux mains de l'opposition de gauche. Les élus UMP doivent transmettre leur synthèse la semaine prochaine à l'ex-Premier ministre Edouard Balladur, à la tête d'un comité chargé par le chef de l'Etat de lui faire des propositions en mars sur la réforme des collectivités territoriales. Dans leur esprit, cette réforme a pour but de "faire mieux et moins cher" et "de mettre fin à l'enchevêtrement des compétences et aux financements croisés".
Le président de l'Assemblée Bernard Accoyer (UMP) a aussi annoncé le 20 janvier "une mission pluraliste" sur l'exercice des mandats, le cumul des fonctions et le statut de l'élu.

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Coppé veuxt peser sur la Réforme et présente aujourd'hui ses propositions

Sans crainte d'agacer l'Elysée le chef de file des députés UMP montre qu'il ne renonce pas au pilotage de cette réforme.
A son initiative le "groupe de travail de la majorité parlementaire" présente aujourd'hui ses "orientations" sur la réforme.
Il préconise notamment le renforcement des intercommunalités, la création d'un statut particulier pour une demi-douzaine de grandes "métropoles" ou encore la suppression des financements croisés. Il maintient surtout le projet de fusion des élections régionales et cantonales.

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mardi 20 janvier 2009

L’ARF réclame l’acte III de la décentralisation

L’ARF réclame l’acte III de la décentralisation

Alain Rousset, président de l’Association des régions de France (ARF) a déclaré lors de la présentation, le 20 janvier, de ses vœux à la presse :"Nous demandons l'acte III de la décentralisation qui renforcerait les régions avec des compétences qui ne soient plus partagées avec l'Etat". Il a jugé nécessaire l'introduction de la "notion de chef de file, pour qu'on sache qui fait quoi sur le territoire et que les choses soient claires", donnant pour exemple le département qui pourrait être chef de file pour les relations sociales, ou la région chef de file pour le développement économique.

Deuxième plan de relance économique

Il a par ailleurs préconisé un deuxième plan de relance économique qui clarifierait les compétences entre les régions et l'Etat. Alain Rousset regrette que le premier plan de relance ait été établi sans concertation avec les régions alors qu'il les met à contribution. En dehors de 4 milliards d'euros pour les entreprises, le plan de relance est basé sur le partage des compétences entre l'Etat et les collectivités locales, a-t-il relevé. Il s'agit du rattrapage des retards des contrats de plan entre l'Etat et les régions derrière lesquels se trouvent nombre d'opérations ferroviaires, routières, ou universitaires (18 mois de retards, a-t-il dit en citant le ministre chargé de la Relance, Patrick Devedjian), et du développement des TGV, pour lequel l'Etat a demandé aux collectivités de payer autant que lui.

Monstre administratif

En ce qui concerne la réforme territoriale, Alain Rousset s'est prononcé pour le maintien du mode actuel d'élections régionales, mis en place par Nicolas Sarkozy quand il était ministre de l'Intérieur. "Il nous a permis d'être stables depuis 2004", a-t-il dit.
En revanche, il a souligné l'hostilité des régions à un projet de fusion avec les départements, qui "donnerait naissance à un monstre administratif".
De la même manière il a qualifié de "solution la plus débile" la création de conseillers territoriaux qui siègeraient à la fois aux assemblées régionales et aux assemblées départementales, et qui pourrait revêtir un caractère inconstitutionnel.

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Réforme des collectivités : une loi d'orientation générale adossée au rapport

Une loi d'orientation générale sera adossée au rapport du comité Balladur sur la réforme des collectivités, attendu fin février, a indiqué le 20 janvier 2009 François Sauvadet, président du groupe Nouveau Centre (NC) à l'Assemblée. Ce dernier a eu connaissance de cette information alors qu'il était reçu, le même jour, par Edouard Balladur, chargé par le président Nicolas Sarkozy d'une mission sur la simplification de l'organisation territoriale française.
"Pour le groupe NC, il faut encourager une fin programmée des pays, qui sont apparus comme une strate superflue, et moderniser le couple département-régions", a précisé François Sauvadet. Le NC a également abordé avec Edouard Balladur le cas "plus spécifique de l'Ile-de-France, en évoquant la nécessité de mieux organiser la solidarité financière entre les villes qui concentrent l'activité économique et celles qui sont des villes résidentielles", a-t-il ajouté.

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lundi 19 janvier 2009

Sarkozy aux prises avec la rupture, par Françoise Fressoz

Extrait de l'analyse de Françoise Fressoz dans le Monde

le président a eu le temps d'en lancer un troisième (chantier) : la réforme du millefeuille administratif, cet empilement inextricable de responsabilités territoriales qui complique les décisions locales et en alourdit le coût. En chargeant Edouard Balladur de présider une commission ayant pour but de simplifier le système, Nicolas Sarkozy n'est pas du tout assuré d'aboutir. Il est en revanche certain d'alimenter les joutes interpartis et interéchelons. L'important est que le débat vive. C'est si vrai que chaque fois que le sujet menace de s'enliser, M. Sarkozy charge un chevau-léger de l'UMP de le relancer.

ETRE TOUJOURS À L'INITIATIVE DU DÉBAT

Quels points communs entre les réformes de l'audiovisuel public, de la justice ou de l'organisation territoriale ? Ce sont trois sujets politiques et éminemment polémiques. Ils mettent en cause des systèmes fatigués - aucun des trois n'est à l'abri de critiques -, permettent des interrogations simples - vous trouvez que cela marche bien aujourd'hui ?, ne cesse de répéter en substance M. Sarkozy - et appellent, en revanche, des réponses plus complexes.

En les lançant, M. Sarkozy est sûr de faire du bruit. Ce faisant, il cherche à reproduire ce qui lui avait réussi lorsqu'il était en campagne : être toujours à l'initiative du débat, surprendre l'adversaire, le placer sur la défensive et entretenir à l'égard de l'opinion une sorte de mouvement perpétuel pour mieux incarner la rupture.

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Réunification à l'ordre du jour de la conférence des éxécutifs de Basse Normandie

Source : blog de Laurent Beauvais

J'ai pris l'initiative de réunir la conférenc des éxécutifs bas normands ( la région , les 3 départements et les 5 villes ayant le statut d'agglomération ) comme la loi de 2004 me le permet.

Jamais encore sur cette question vieille de 30 ans et plus, une telle réunion avait été organisée .

Jamais encore sur ce sujet un tel consensus de principe n'avait été acquis ! ( j'ai encore en tête les propos de la droite en 2004 avec en tête René Garrec et Nicole Ameline qui s'y opposaient !! ) La droite change d'opinion c'est bien mais encore faut il que cette conversion soit dénuée de mauvaises intentions .

J'observe ainsi que les 3 présidents de conseils généraux ne soutiennennt pas notre idée à gauche que cette réunification ne doit pas être imposée par le haut c'est à dire par la loi et en même temps faire l'objet d'une opération de tripatouillage électoral par le changement du mode de scrutin . J'observe aussi qu 'ils ne reprennent pas notre idée de référendum . Je le regrette sincèrement .

Pourquoi je défends cette position ? Parce que je pense que la réunification va être difficile , fiscalement et financièrement , elle va être difficile aussi stratégiquement et territorialement : choix de la capitale , gestion de la différence de fiscalité , arbitrage des priorités d'action , gestion des écarts de niveau d'emprunt , place des 5 départements dans le partenariat régional nouveau ... . Il faut que les habitants soient préalablement informés des conditions de cette réunification et qu 'ils donnent leur avis . Les élus régionaux doivent continuer à être élus à la proportionnelle sur une base régionale ( comment autrement assurer la parité et la représentation de toutes les sensibilités politiques ? ) . Parce que je crois aussi au fait régional , je suis pour une France encore plus décentralisée sur les régions . Je sais que le pouvoir actuel est plus jacobin que girondin , il suffit de voir comment nous sommes gouvernés !

Bien sûr on va me dire tout cà c'est de la cuisine politicienne ! Les plus impatients vont aussi dire : on attend depuis 30 ans ; il faut aller très vite maintenant ! Je crois que la droite a surtout envie de reprendre vite à la gauche les régions ( notamment les 2 régions normandes !) sans trop se préoccuper des conditions réelles d'une fondation d'une grande Normandie .

Ce n'est pas ma place que je défends , c'est seulement l' idée d'une vraie normandie réussie qui me motive . Par la manoeuvre politique et la précipitation la Normandie sera ratée et , pire , la fusion ne prendra pas faute de travail préalable entre toutes ces entités politiques et ces communautés socio économiques qui ne se sont encore jamais vraiment rencontrées . Nous venons de faire un grand pas en Basse Normandie . Laissons aux Hauts Normands la possibilité d'en faire autant , puis ensuite travaillons collectivement pour faire émerger des points solides d'accords et de projets .

Concrètement je pense qu 'un réferendum ne peut être envisagé qu 'en 2011 au moment du renouvèlement du mandat ( qu 'il faudrait prolonger d'un an pour préparer ce travail ) . Dans les deux régions inchangées les élections se teindraient avec notamment ce débat en toile de fond . Le mandat des nouveaux élus serait dès lors ensuite clair en fonction du résultat du référendum qui s'imposerait et des sensibilités politiques exprimées par ailleurs .La réunification, en cas de réponse positive à ce référendum, serait une réalité à la fin de ce prochain mandat . C'est demain .

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Le président PS de la Région PACA lance à Miramas des états généraux

La tenue des états généraux annoncée par la Région a un vague parfum de révolte. Contre un État qui n'aurait pas assez pris en compte le poids et les spécificités des collectivités. Contre le manque de concertation qui a précédé les réformes bientôt présentées.

Le président PS de Région, Michel Vauzelle, estime que cette posture constitue un "déni de démocratie". Jusqu'au 16février, des forums territoriaux vont se dérouler à son initiative dans différentes villes de la région pour aborder la Révision générale des politiques publiques (RGPP), le rôle des services publics et des territoires. Le coup d'envoi de ce programme ambitieux est donné aujourd'hui, à 17h, à la salle des fêtes de Miramas.

- Quel est l'objectif de ces états généraux ?
Michel Vauzelle : L'objectif est très simple. Le président de la République a dans la tête l'idée de faire une réforme des collectivités locales, sous prétexte qu'il y en a trop, que ça coûte trop cher. La commission Balladur, qui a été chargée d'étudier ce projet, a reçu quatre présidents de Région sur 24 pendant 55 minutes, ce qui est un temps ridicule compte tenu de l'enjeu présenté. On n'a jamais abordé, au cours de cette réunion, le problème sous l'angle de la démocratie locale.

À la fin d'une audition ridicule, rien de positif et de concret n'est réellement sorti. Nous avons pour ambition au cours de ces états généraux de faire émerger des propositions sur certaines thématiques fortes, discutées lors de nos rencontres avec la population.

- Pourquoi êtes-vous parti seul dans ce combat ?
M. V. : Pour la simple raison que je n'ai pas pu être entendu par quiconque. J'estime que l'Association des Régions de France n'a pas émis quelque chose d'audible. J'ai décidé de m'appuyer sur l'opinion publique pour éviter que l'État ne mène sa propre propagande et ne nous écrabouille.

- Quel sera le contenu de ces états généraux ?
M. V. : Il s'agira d'aborder deux questions très proches. Les effets de la RGPP et de la suppression de l'administration de proximité en matière de justice, d'hôpitaux, de police… Il s'agira ensuite d'évoquer la réforme des collectivités locales. On ne tombera pas dans le panneau qui consiste à opposer les Départements et les Régions, à se monter les uns contre les autres.

- L'initiative n'a-t-elle pas été prise un peu tard ?
M. V. : J'espérais que la commission Balladur allait nous permettre d'être entendus. Cela n'a pas été le cas. C'est un problème de proximité, de démocratie, qui a été très mal abordé par ces initiateurs.

- À quels résultats souhaitez-vous aboutir avec cette démarche ?
M. V. : J'attends d'abord que les gens me disent ce qu'ils pensent de l'organisation des pouvoirs publics dans la proximité. Il s'agit donc de les écouter. Qu'ils fassent des propositions. De leur faire passer ensuite un message sur l'affirmation des compétences des Départements et des Régions. Et des responsabilités qui pèsent sur ces collectivités.

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samedi 17 janvier 2009

Voeux de Marleix à la Direction Générale des collectivités locales

Le 13 janvier 2009

2009 sera également et surtout l’année de la réforme territoriale. Peu de chantiers peuvent se comparer, dans l’histoire institutionnelle de notre pays, à celui qui sera lancé dans les semaines qui viennent. Notre organisation territoriale, fondée sur les communes et les départements, n’a en effet évolué qu’à la marge depuis la Révolution française.

Je ne reviendrai pas sur la complexité de l’organisation actuelle, illisible pour le citoyen, déresponsabilisant pour les élus et coûteuse pour les finances publiques. Ces problèmes, qui font aujourd’hui les unes des journaux, vous les avez identifiés depuis bien longtemps.

Je me félicite que le président ait eu le courage d’entreprendre une réorganisation qui n’est pas facile politiquement, en nommant une commission pluraliste pour la réforme des collectivités territoriales. La commission présidée par M. Édouard Balladur produira, j’en suis persuadé, des propositions fortes et aussi consensuelles que possible en ces matières délicates.

Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire dans les médias et comme vous le savez, je souhaite, à titre personnel, qu’elles s’orientent vers une simplification des structures autour de deux couples, un niveau métropolitain d’un côté, rapprochant communes et intercommunalités, un niveau plus stratégique, rapprochant régions et départements de l’autre. C’était ’ailleurs, pour le premier niveau, l’objet du projet de loi de modernisation de la démocratie locale, qui est en attente depuis l’installation de la commission Balladur.

Parallèlement, la répartition des compétences doit être simplifiée, pour éviter les concurrences stériles. La clause de compétence générale n’a pas nécessairement vocation à perdurer à tous les niveaux.

Le travail législatif et réglementaire qui découlera de cette commission est considérable. Le code général des collectivités territoriales sera profondément remanié. C’est une chance de
participer à un tel chantier historique, c’est aussi un travail considérable.

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Réforme ; tribune de JF Auby

Jean-François AUBY est un spécialiste renommé de la gestion des services publics ; il est diplômé de Sciences-Po Bordeaux et de sciences économiques, et ancien élève de l’ENA (Promotion Mendès-France). Il a commencé sa carrière dans le corps préfectoral avant de devenir directeur général industriel du groupe Perrier. À ce titre, il a été membre du bureau de la CCI de Nîmes avant de fonder un cabinet de conseil en gestion publique. Il est auteur de nombreux ouvrages sur l’organisation des services publics et le droit des collectivités locales.

La crise économique que nous vivons actuellement retient légitimement l’attention. Les évolutions institutionnelles passent logiquement au second plan et intéressent surtout les élus et les fonctionnaires territoriaux.

En Octobre dernier, le Président de la République a installé la commission Balladur sur la réforme des collectivités locales. Le 27 Novembre dernier, devant les maires réunis en congrès, le Président de la République appelait à des mouvements expérimentaux de rapprochement, de fusion, entre des collectivités, notamment des régions pour imaginer, par une voie progressive, une profonde réforme de la carte territoriale. Pour les familiers de nos institutions locales, cet appel à des mouvements spontanés de restructuration de nos administrations locales est une nouveauté considérable. Certes, la révision constitutionnelle de 2003 avait introduit, nouveauté importante dans notre droit, la technique de l’expérimentation, mais notre pays, depuis très longtemps, reste ancré dans l’idée que l’administration territoriale doit être uniforme, au nom d’une certaine vision de l’égalité républicaine.

Désormais, cette vision semble laisser la place à une évolution fondée sur des initiatives locales, adaptées aux circonstances, et naturellement génératrices de situations différenciées sur le territoire. Sans préjuger du résultat effectif de ces perspectives, cette évolution doit conduire à s’interroger sur l’évolution de nos institutions locales. Le constat premier, et d’une certaine manière paradoxal, est que, dans cette évolution, les initiatives les plus fortes viennent de l’Etat.

Certes, il est logique que, dans un contexte de crise économique, ce soit l’institution la plus ancienne et la plus forte vers laquelle on se tourne.

Mais, en matière d’administration territoriale, et sans que ceci soit, au moins pour le démarrage, lié, l’Etat donne l’exemple depuis plusieurs mois : il se restructure, se réorganise, s’adapte, non sans difficultés ou contestations parfois. Il organise même son repli. L’exemple des sous-préfectures en est illustratif. Un arrêté du 20 mai 2008 dressait la liste des sous-préfectures pour lesquelles le représentant de l’Etat pourrait être remplacé par un conseiller d’administration, ayant le même rôle que les sous-préfets, mais sans en avoir les avantages et attributs. Comment ne pas y voir une opération de repli, quoiqu’on en dise par ailleurs, d’une fonction dont on ne conteste pas l’utilité, mais dont l’organisation, le statut et le decorum, ont un caractère de plus en plus désuet ? Lorsqu’on se souvient des difficultés que le Ministre Christian Sautter connut lorsqu’il voulut rapprocher les impôts et la comptabilité publique, on ne peut qu’être frappé par l’importance et la rapidité des évolutions de l’organisation de l’Etat, notamment dans sa dimension territoriale. La Direction Générale des Finances Publiques a été créée. L’administration territoriale a été réorganisée autour des préfets de régions, en huit pôles. Les préfets de département ont latitude de réorganiser les services départementaux. Après une expérimentation dans huit départements, les Directions Départementales de l’Agriculture et de l’Equipement sont appelées à fusionner. Autant d’évolutions que certains croyaient impossibles. Chacun sait bien que la crise économique, et les nécessités d’intervention des états qui en découlent, auront des effets lourds sur les finances publiques étatiques et justifieront, le moment venu, de nouvelle mesures de rationalisation de notre organisation publique et donc, de l’administration territoriale d’Etat.

Face à ce mouvement, comment réagissent les collectivités territoriales ?

Sur le plan de la vie locale, les collectivités territoriales, par leurs fonctions, notamment tout ce qui relève du social, et leurs mécanismes budgétaires, ont un rôle d’amortisseur de crise. En dépit des difficultés liées à l’exercice de certaines compétences, comme la compétence sociale pour les départements, elles sont en mesure de le faire et de l’assurer le temps que dure la crise, pour peu que celle-ci ne s’éternise pas trop.

Mais, sur le plan de l’organisation territoriale, on les sent quelque peu inhibées. Les projets et tentatives de restructuration sont plutôt rares, soit que les élus hésitent devant les difficultés de la tâche, soit, et ce n’est pas contradictoire avec ce qui précède, qu’ils attendent que l’Etat, le Parlement, les commissions, comme le comité Balladur, indiquent la voie à suivre.

Certes, les propositions surgissent ci et là : fusionner Haute et Basse Normandie, fusionner Poitou-Charentes et Aquitaine, à moins que ce ne soit avec Pays de Loire, fusionner l’Alsace et ses deux départements. Outre que certaines de ces propositions n’ont pas un objectif essentiel qui soit institutionnel, on peut être déçu du manque d’inventivité de la plupart d’entre elles.

Réformer l’administration territoriale, ce n’est pas forcément fusionner, découper ou répartir des compétences. Cela doit être d’imaginer d’autres formes d’organisation, de travail, et services aux usagers, sans se préoccuper prioritairement des espaces de pouvoir :mutualiser des services, prester pour le compte d’autres collectivités, créer des circonscriptions ou des structures œuvrant pour le compte de plusieurs collectivités, développer l’administration territoriale électronique ou mobile, inventer de nouvelles formes de partenariat entre public et privé, sont tout autant de voies à explorer. Avec cette conséquence potentielle que les organisations locales se différencient nécessairement. Mais est-ce véritablement un problème ? N’est ce pas une conséquence logique de la décentralisation ?

Cet attentisme est plutôt regrettable car il existe un consensus pour considérer que notre organisation uniforme à quatre niveaux, aux compétences complexes et enchevêtrées, ne répond plus aux exigences d’une administration locale moderne.

Les situations de crise économique sont des situations d’opportunité parce qu’elles modifient la hiérarchie des choses et rendent acceptables ce qu’en temps ordinaire, on ne peut pas faire ou on pense ne pas pouvoir faire.

Il est souhaitable que les initiatives de réorganisation, de restructuration, se multiplient, comme l’Etat lui-même le réclame. Mais l’Etat lui-même, qui les appelle de ses vœux, doit les faciliter.

Il peut le faire au moins sur trois plans.

En écartant les obstacles juridiques qui se dressent face aux évolutions institutionnelles, obstacles juridiques qui n’ont été que partiellement levés par la réforme constitutionnelle de 2003.

C’est ce à quoi devraient normalement conduire les travaux du comité Balladur, dont les résultats sont attendus en Février prochain.

En faisant en sorte que les obstacles d’ordre communautaire soient également levés. Sait-on que la Commission Européenne poursuit la France sur la question des mutualisations de moyens des collectivités locales, au motif que ces mutualisations devraient être soumises au droit de la mise en compétition ?

A l’heure où la crise économique conduit à s’interroger sur le bien-fondé de l’application pleine et absolue du principe de concurrence, s’ouvre l’opportunité d’en poser les limites, notamment pour ce qui concerne l’action publique.

Enfin, on ne peut considérer cette évolution du droit des institutions locales sans s‘interroger sur l’alourdissement régulier du droit applicable aux collectivités locales, et des procédures de toutes natures qui l’entravent.

Le Président de la République, dans son discours devant les maires, faisait cette observation à propos des procédures d’appel d’offres. Il annonçait, enfin, que le Code des Marchés Publics allait être allégé, pour se limiter aux normes communautaires. Mais ce besoin de simplification existe dans tout un ensemble de domaines. Le goût immodéré pour la norme continue d’imprégner la production législative et réglementaire. Certes, le Gouvernement a engagé le chantier de lois de simplification du droit, mais le résultat laisse parfois perplexe. Il y a encore beaucoup de travail.

C‘est par le développement d’initiatives locales et par l’inventivité de ses élus et personnels que notre pays pourra connaître une large évolution de ses structures locales.

La crise économique, paradoxalement, devrait en faciliter la réalisation. Il serait regrettable que cette opportunité ne soit pas saisie.

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Le PS divisé sur la réforme des territoires

Comment le PS doit-il appréhender la réforme des collectivités locales ? A un mois de la remise du rapport commandé à Edouard Balladur, la question est loin d’être réglée. (Source Libération)

Mardi, un «projet de note» d’Elisabeth Guigou, secrétaire nationale pour la réforme de l’Etat, a été retoqué à l’unanimité par le groupe socialiste du Sénat. Le soir même, lors du bureau du parti, plusieurs dirigeants ont de nouveau critiqué ce rapport ainsi que celui que leur a présenté Michel Destot, président socialiste de l’Association des maires des grandes villes de France (AMGVF).

Piste. En réalité, si ces deux contributions ont tant déplu, c’est qu’elles convergent vers les pistes relativement audacieuses explorées par le comité Balladur : renforcement de la légitimité démocratique des intercommunalités ; clarification et éventuellement limitation des compétences des régions et départements. Les leaders socialistes des grandes associations d’élus locaux (maires, présidents de régions et de départements) ont déjà dit leur méfiance sur ces réformes qui, selon eux, seraient au service de la revanche électorale de la droite dans les territoires.

Mais les maires des grandes villes sont plus nuancés. Comme Balladur, ils estiment que la nouvelle organisation territoriale de la France doit commencer par la création d’une trentaine de «métropoles fortes». Michel Destot, maire de Grenoble, et André Rossinot, maire UMP de Nancy, l’ont expliqué hier conjointement, au nom de l’AMGVF, association dont font aussi partie Lille et Paris, fiefs de Martine Aubry et de Bertrand Delanoë.

A l’évidence, le débat sur l’organisation territoriale ne se limitera pas à un affrontement droite-gauche. Au-delà des clivages politiques, les positions sont dictées par les mandats. C’est ainsi que les maires des petites villes ne veulent pas d’une élection au suffrage universel des élus intercommunaux qui menacerait leur légitimité. «Dans un parti d’élus, sur ces sujets, il y en a toujours qui viennent défendre leur bout de gras…» reconnaît un dirigeant socialiste.

Au bureau national, plusieurs intervenants ont estimé que la note d’Elisabeth Guigou méritait une introduction. «Un chapeau politique sera ajouté sur l’état d’esprit du parti pour montrer que nous ne sommes pas dupes, notamment sur les objectifs des changements de mode de scrutin régional», confirme François Lamy, proche de Martine Aubry. Laquelle sera auditionnée le 28 janvier par la commission Balladur.

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Jean-Baptiste Humeau : « Le redécoupage serait le plus mauvais service à rendre aux territoires. »

Le géographe Jean-Baptiste Humeau met en garde contre ce qui ressemblerait à une « Saint-Barthélemy des Régions ». Il défend des coopérations pour faire avancer les grands dossiers et peser à l'échelle européenne.

Professeur de géographie à l'université d'Angers, spécialisé dans le développement territorial. Membre d'un laboratoire du CNRS (Centre national de la recherche scientifique), il anime un réseau international de recherche, en lien avec six universités européennes.

Le président Sarkozy a émis l'hypothèse d'un retour de Nantes en Bretagne et la création d'une grande région Ouest. On parle aussi d'une nouvelle région Val de Loire, de la Mayenne au Cher. Qu'en pensez-vous ?

Le débat territorial est sur le devant de la scène. Mais il ne faut pas mettre la charrue avant les boeufs. C'est mal y entrer que de l'aborder par la modification des limites territoriales. Il faut d'abord se poser la question des compétences des Régions, qui sont très récentes, à peine vingt-cinq ans. Ces compétences méritent d'être approfondies et affinées.

Quel bilan dressez-vous de la politique des Régions ?


Elles ont travaillé, malgré les pesanteurs centralisatrices. Mais elles ont trop peu été dans l'anticipation. Et, pour lancer des expérimentations, elles n'ont pas besoin d'attendre le coup de sifflet de l'État.

Que faut-il faire, alors ? Penser à l'échelle du grand Ouest les politiques de développement ?

Il faut deux choses : peser à l'échelle européenne et répondre au besoin de proximité des citoyens. Pour cela, il n'est pas utile d'avoir une nuit de la Saint-Barthélemy des Régions. On peut imaginer des Départements pour la proximité, des Régions restant telles quelles et des coopérations interrégionales pour les grands projets de développement : autour des transports, de la santé, de la protection des espaces côtiers, de la recherche ou de l'université.

Dans l'Ouest, quelle aire vous semble pertinente pour l'essor de telles coopérations ?

L'association de la Bretagne, des Pays de la Loire, du Poitou-Charentes et, pour certains domaines, de la Basse-Normandie, offre un cadre de taille européenne pertinent. D'autres pays sont historiquement moins centralisateurs.

Pourquoi ne pas mener des missions comparatives pour voir ce qui s'y pratique ? En Allemagne ou en Espagne, par exemple.

Que faut-il éviter en matière de réforme territoriale ?

Il ne faut pas redécouper sur le coin d'une table. Car on ne peut pas ignorer ce qui fonctionne. L'État doit muscler les compétences des Départements et des Régions, sur la base de la règle de subsidiarité (1). La clé, en matière de gouvernance territoriale, doit être l'innovation.

La commission Balladur rendra ses conclusions en février. Qu'en attendez-vous ?


Je suis un pessimiste actif. Il y a beaucoup de forces centralisatrices en France : dans la tête des gouvernants, mais aussi de beaucoup d'entre nous. Le redécoupage serait le plus mauvais service à rendre aux territoires. La question à discuter en priorité est celle des objectifs assignés à ces territoires de développement. Il faut penser une grande région Ouest qui ait quelques chances d'avoir un poids à l'échelle européenne.

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vendredi 16 janvier 2009

Localtis : La coopération intercommunale, élément clef de la réforme des collectivités

L'Assemblée des communautés de France (ADCF) semble satisfaite de la tournure que prend la réflexion actuelle sur la réforme territoriale, avec une place de choix accordée à l'intercommunalité. Elle formule 40 propositions.

"Nos propositions commencent à être menacées d'une certaine banalité !", s'est amusé jeudi 15 janvier Daniel Delaveau, le président de l'Assemblée des communautés de France (ADCF), à l'occasion des voeux de son association. Il faisait ainsi allusion aux convergences de vues qui semblent s'esquisser au sujet de l'intercommunalité dans le cadre des travaux actuels sur la réforme des institutions territoriales. Mais aussi à l'avant-projet de loi Marleix, qui "correspond largement" aux attentes de l'ADCF. Lors de son audition par le comité Balladur, ainsi que par la mission sénatoriale sur l'organisation et l'évolution des collectivités, Daniel Delaveau a en tout cas perçu une "écoute très attentive" et "se félicite que plusieurs des grands principes [de l'ADCF] soient aujourd'hui au coeur de la réflexion". "Il y a au moins un consensus sur le fait que l'intercommunalité est à l'évidence une échelle de territoire qui doit poursuivre sa montée en puissance, sur le fait qu'une nouvelle étape est nécessaire et que le couple commune-communauté est un élément clef de la réforme", a-t-il expliqué à la presse à l'issue, également jeudi, de l'installation du "conseil d'orientation" de l'ADCF, nouvelle instance composée de soixante membres.

La question électorale

Parmi les autres fondamentaux mis en exergue par Daniel Delaveau : la nécessité de "faire monter en puissance l'échelon régionale", celle de "consolider un réseau de grandes métropoles" sans pour autant limiter la réflexion sur l'intercommunalité aux seules grandes communautés d'agglomération et communautés urbaines, ne pas oublier la réorganisation des services de l'Etat... ni, bien sûr, la question électorale avec, a minima, la mise en oeuvre généralisée - ou largement étendue - d'un scrutin fléché de type PLM lors des municipales pour la désignation des délégués communautaires. Ceci, tout en sachant qu'un tel système ne pourrait concerner que les communes concernées par le scrutin de liste, à savoir les communes de plus de 3.500 habitants (le projet de loi Marleix proposait d'ailleurs d'abaisser ce seuil à 1.000 habitants, l'ADCF proposant quant à elle de le supprimer). Ou bien encore, le président de l'ADCF estime que la clause générale de compétence "doit être réservées aux communes et aux communautés". Toutefois, le législateur, estime l'ADCF, pourrait préciser les compétences exclusivement intercommunales, les prérogatives propres aux maires et les responsabilités "dont le positionnement est librement défini par les acteurs locaux". L'intérêt communautaire devant, toujours selon l'ADCF, être défini par le conseil communautaire et ce, y compris dans les communautés de communes.

Les propositions Warsmann ne sont pas loin

Ces lignes directrices figurent parmi les "40 propositions pour la réforme de nos institutions territoriales" élaborées par l'ADCF - un document de travail "pas totalement finalisé", précise Daniel Delaveau, organisé en trois grands chapitres : l'un dédié à l'intercommunalité, le deuxième à l'architecture générale des pouvoirs locaux et le dernier aux finances locales.
Sur le volet "architecture générale", l'ADCF reste attachée à la notion de "chef de file" et d'"autorité organisatrice" des différentes politiques publiques, tout en prônant la possibilité de modulation selon le contexte géographique et les "capacités d'auto-organisation locales". Ce "sur-mesure" n'étant pas sans rappeler les propositions du rapport Warsmann. L'ADCF colle également à ce rapport lorsqu'elle estime que le sort du département doit être envisagé différemment dans les grandes agglomérations et en milieu rural, lorsqu'elle propose que les grandes intercommunalités urbaines puissent absorber au moins une partie des compétences du département... et lorsqu'elle va jusqu'à imaginer une fusion des assemblées départementales et communautaires sur ces territoires urbains. Ceci, tout en tenant à souligner "le rôle d'appui technique et structurant qu'exercent les conseils généraux" auprès des communes et EPCI, notamment en milieu rural.
Sur les relations départements-régions, l'ADCF se montre prudente. Elle ne pense pas, en tout cas, que l'on puisse généraliser une "intégration poussée" des deux niveaux à travers des élus communs ou des mutualisations de services. Elle évoque plutôt, comme beaucoup d'autres, des coordinations de type contractuel, la limitation des financements croisés et, toujours, le principe de subsidiarité.

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Réforme des collectivités : le PS demande à Elisabeth Guigou de revoir sa copie

Le Bureau national du PS a demandé le 13 janvier 2009 à Elisabeth Guigou, secrétaire nationale à la Réforme de l'Etat, de revoir sa copie sur la réforme des collectivités territoriales, ses propositions ayant été vivement contestées par plusieurs membres, notamment par des sénateurs PS.
Dans la perspective de son audition le 28 janvier 2009 devant la commission Balladur sur la réforme des collectivités, avec Martine Aubry, la députée a présenté un texte devant le BN, exécutif du parti, a-t-on appris de sources concordantes. Martine Aubry n'a pas participé au BN.
Le sénateur-maire de Dijon, François Rebsamen, a estimé que le texte "était à revoir et méritait une nouvelle introduction politique pour faire passer le message : nous ne laisserons pas le président de la République agir pour supprimer des contre-pouvoirs, supprimer des collectivités", a-t-il résumé."Nous n'avions pas à rentrer dans le piège que nous tendait Nicolas Sarkozy", a-t-il assuré, jugeant que "ce débat devrait se tenir au Parlement et devant nos militants, ne pas être confisqué uniquement par le Bureau national".

Abandon du texte
Elisabeth Guigou a dit, selon François Rebsamen, qu'"elle allait tenir compte de ce qui a été dit". Selon une autre source, son texte sera remanié.
Harlem Désir, chargé de la coordination au PS, a tenu à préciser qu'il n'y avait "pas de remise en cause de la cohérence politique du document présenté" par Elisabeth Guigou. Le PS lui a simplement "demandé de compléter le document et de le préciser", a-t-il déclaré.
Auparavant, le groupe PS du Sénat avait mandaté à l'unanimité son président Jean-Pierre Bel pour demander à la direction l'abandon de ce texte, assurant n'avoir pas été associé à son élaboration, ont indiqué plusieurs sénateurs socialistes.
Le 13 janvier au matin, Elisabeth Guigou a présenté les grandes lignes de son texte, soulignant que le parti souhaitait "une vraie réforme, dense et qui ne soit pas le prétexte à des manoeuvres électorales".

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La Gazette : Réforme territoriale : des auditions non conciliables par le Comité Balladur

Alors que le terme du 1er mars 2009 pour la remise du rapport du Comité «Balladur» approche, le rythme des auditions s’accélère et les prises de positions divergent. Le même jour, le 14 janvier 2009, les Verts se sont dits prêts, sous conditions, à soutenir la réforme des collectivités locales ; Jean-Pierre Chevènement s’est prononcé «contre une réforme générale de l’organisation territoriale», tandis qu’Alain Joyandet, secrétaire d'Etat à la Coopération prônait une fusion des «élus et des responsabilités».

Les Verts se sont dits "prêts à soutenir une réforme qui aboutira enfin à la simplification, la clarification et la démocratisation de nos institutions locales".
Les Verts, qui défendent les "spécificités locales, culturelles, linguistiques et historiques afin de renforcer la légitimité de chaque collectivité", rappellent dans un communiqué, qu’ils souhaitent "organiser le territoire sur la base de trois entités : communes, communautés territoriales (agglomération et pays), région et ce, à partir de trois principes : subsidiarité, péréquation, régionalisme".

Jean-Pierre Chevènement, sénateur et ancien ministre d’Etat a estimé quant à lui que «des regroupements entre régions ou départements devaient se faire sur la base du volontariat sans exclure l’élection de conseillers territoriaux communs aux départements et aux régions à partir d’un redécoupage cantonal impartial». Il rappelle, dans son communiqué du 14 janvier, «son hostilité à l’élection au suffrage universel des présidents des intercommunalités et a appelé à l’achèvement de la carte intercommunale d’ici 2014». Le sénateur soutient toutefois la proposition de fusionner les quatre départements de la petite couronne parisienne, afin de conférer au Grand Paris un statut particulier.

Enfin, Alain Joyandet a prôné une fusion des "élus et des responsabilités"."Dans chacune de ces circonscriptions territoriales, on pourrait élire un ou une délégué(e) territorial(e) qui serait délégué(e) territorial(e) aussi bien à la région qu'au département", a-t-il proposé.

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Le Point : Questions à Alain Rousset

L'Etat réfléchit à un regroupement entre les régions pour renforcer leur poids. Cela vous paraît-il une bonne idée ?
Non. Le problème de la taille des régions est surréaliste. Prenez la Navarre, en Espagne. Elle compte 600 000 habitants, contre 3 millions en Aquitaine, mais son budget est cinq fois supérieur. Le problème, c'est la gouvernance et les moyens. Chez nous, toutes les compétences sont enchevêtrées. Le plan de relance est un exemple caricatural. L'Etat lance des lignes à grande vitesse mais nous demande d'en financer la moitié. En nous faisant les poches, il bloque son propre plan !

Ce n'est pourtant pas son intérêt !

Son intérêt, c'est de garder le pouvoir. Il veut rendre la justice et construire des bouts de salles polyvalentes ! De plus, avec la droite, on ne comprend plus rien. Un jour, elle veut regrouper les régions. Un autre, elle veut fusionner les départements et les régions. Tout ça cache la trouille de connaître une déculottée aux prochaines élections régionales !

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jeudi 15 janvier 2009

La fin des départements, vite !

Par Christophe Barbier
(directeur de la rédaction de l'Express)

Deux calendriers pour la réforme des collectivités territoriales : si tout va bien et que le consensus accueille les propositions du comité Balladur, régions et départements se rapprocheront vite, les élections régionales de 2010 sont reportées d’un an et fusionnées avec les cantonales; si le climat politique et social, comme c’est probable, est mauvais, les régionales auront lieu en 2010 et la fusion sera reportée à 2014.

Certes, cela enjambe la présidentielle et les législatives de 2012 : si un candidat opposé à la réforme est élu à l’Elysée, la République aura fait tout cela pour rien… Mais il sera difficile de plaider contre le bon sens démographique, l'efficacité politique et la cohérence de l'action publique. Que les assemblées fusionnent, que les conseils régionaux soient composés par l'addition des conseillers généraux élus dans des cantons plus grands... Tout cela est facile à faire et ne bute, en fait, que sur le conservatisme des élus, accrochés à leurs fromages, à leurs croûtes de fromage et à leurs miettes de fromage!

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Claude Gewerc : Réforme utile ou rideau de fumée ?

Le monde politique s’agite beaucoup, en ce moment, sur la réforme des collectivités. Faut-il rester en l’état ? Faut-il supprimer les départements ? Les Régions ? Faut-il faire des grandes régions, ou de l’inter-régionalité ?

Chaque collectivité a son utilité, et nous ne sommes pas autrement organisés, en France, que dans les autres pays d’Europe… L’inter-régionalité se pratique déjà ; nous la pratiquons déjà, en Picardie, avec nos “voisines” : pôle de compétitivité i-TRAns (transports propres et sûrs) , avec le Nord-Pas de Calais ; pôle de compétitivité IAR (industries et agro-ressources), avec Champagne-Ardenne, travail sur de grands dossiers, ou travaux (notamment en terme de transport) avec les régions du grand Bassin Parisien…

Le brouhaha médiatique organisé autour de cette “réforme” ne serait-il pas un bon moyen de détourner l’attention des citoyens sur les problèmes concrets que rencontrent beaucoup d’entre nous, en cette période ?

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Les maires de grandes villes demandent un nouveau statut pour les agglomérations urbaines

L'Association des maires de grandes villes de France (AMGVF) défend la constitution d'une "collectivité unique" résultant du regroupement des actuelles communes et intercommunalités urbaines.

L'idée exposée devant le comité Balladur le 17 décembre, puis devant la presse le 14 janvier, serait de permettre aux villes de plus de 100.000 habitants qui le souhaitent d'accéder à ce nouveau statut à l'horizon 2020. "Notre objectif est de voir l'émergence de grandes agglomérations urbaines qui soient en capacité de relever les grands défis d'aujourd'hui", explique le président de l'association, le député-maire de Grenoble, Michel Destot, qui fait aussi remarquer que "tous les défis du 21e siècle sont portés par les grandes métropoles". Ce nouveau type de collectivité serait aussi une réponse à "l'émiettement communal", qui "n'est pas toujours synonyme d'efficacité économique ou sociale".
Les conseillers de cette collectivité unique seraient élus à partir des élections de 2020 au suffrage universel direct, au scrutin de liste et en fonction d'un projet politique. Ils voteraient pour un budget unique de l'agglomération. A l'instar des mairies des arrondissements de Paris, Lyon ou Marseille, les mairies actuelles conserveraient un rôle de proximité en continuant à exercer des missions par délégation.
L'idée émise par les maires de grandes villes n'est pas sans rappeler l'une des propositions du rapport de la mission d'information de l'Assemblée nationale sur la clarification des compétences des collectivités territoriales adopté début octobre. Un rapport qui allait toutefois plus loin en suggérant que les grandes agglomérations urbaines ayant un poids prépondérant dans leur département exercent en propre les compétences de ce dernier. Les députés préconisaient également ni plus ni moins la fusion des communautés concernées avec les départements.

Porte-drapeau du monde urbain ?

Pour mettre fin à l'enchevêtrement des compétences des collectivités, les maires de grandes villes souhaitent le renforcement de la notion de "chef de file" et la limitation à deux du nombre d'échelons pouvant intervenir sur une même compétence. S'ils revendiquent le maintien de la clause générale de compétence "au profit du premier échelon de proximité", ils ne seraient pas gênés si celle-ci était davantage limitée pour les régions et les départements. A ces deux niveaux, "on ne peut plus tout faire", déclare Michel Destot qui prône pour y voir plus clair une répartition des compétences par grands blocs (les lycées et les collèges relevant par exemple d'un seul niveau). "Nous ne travaillons pas dans un esprit anti-département ou anti-région, conclut le maire de Grenoble. Nous voulons le développement du fait urbain car nous avons été les grands oubliés des lois de décentralisation."
Les propositions finales des maires de grandes villes sur l'organisation territoriale seront présentées le 11 mars prochain à Bordeaux, indique l'association qui prend une posture plus offensive depuis plusieurs mois. On avait pu le constater à l'automne lorsqu'elle avait pris, comme Michel Destot l'a rappelé, le "leadership" au moment des discussions sur l'avenir de la dotation de solidarité urbaine (DSU).

L'association, qui ne compte pas en rester là, a déjà proposé "un regroupement des associations d'élus pour faire triompher le fait urbain". Une proposition qui vise dans le détail l'Association des communautés urbaines (Acuf), l'Assemblée des communautés de France (ADCF), l'association des maires Ville et Banlieue, de même que des associations spécialisées comme le Groupement des autorités responsables de transport public (Gart).

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